Région Centre : violences au lycée Paul Gauguin à Orléans
Attention, lycée !
Mercredi, une quarantaine de professeurs du lycée professionnel Paul-Gauguin situé dans le quartier « sensible » d’Orléans La Source, accompagnés d’une trentaine d’élèves, se sont rendus au rectorat afin d’exprimer leur colère et leur exaspération face à l’atmosphère de violence qui règne au sein de leur établissement depuis la rentrée, et dont les autorités éducatives « ne semblent pas vouloir prendre la pleine mesure aujourd’hui ». A tel point que la grille du rectorat avait été verrouillée dès leur arrivée !
« Un climat de peur commence à s’installer dans l’établissement. On ne demande pas des policiers ni des caméras mais un CPE (conseiller principal d’éducation) en plus et du personnel formé qui encadre les élèves », explique à la République du Centre Marielle Moreau, professeur de vente. « Bagarres, insultes, cris dans les couloirs, incivilités, et même agressions ciblées contre des professeurs et des élèves : depuis le début du mois de septembre, des incidents plus ou moins graves ponctuent le quotidien de l’établissement, au point que les élèves n’osent plus se déplacer seuls dans les couloirs et dans la cour. La semaine dernière, deux jeunes encapuchonnés, sans que l’on sache s’ils appartiennent ou non au lycée, ont vidé une partie d’un extincteur sur un professeur qui a dû être arrêté pendant une semaine, après avoir naturellement déposé plainte. Quelques jours auparavant, un élève avait subi une agression tout à fait similaire. Bref, pour les enseignants comme pour les élèves, il est grand temps de tirer la sonnette d’alarme face à ces violences répétées qui finissent par traumatiser tout le monde.
Une pétition initiée par les lycéens eux-mêmes, faisant état d’« un sentiment d’insécurité qui s’installe dans les esprits de chaque élève », a déjà réuni quelque 460 signatures. «Un grand nombre de rapports d’incidents ont été rédigés, peu de sanctions ont été prises, certaines ont été revues à la baisse par rapport aux engagements. Il en découle un sentiment d’impunité pour les responsables de ces incidents, et d’abandon chez les membres de l’équipe éducative. Une atmosphère délétère règne sur l’établissement », poursuit une autre enseignante Martine Harba.
Et pendant ce temps, les élus de l’UMPS se félicitent au Conseil Régional des efforts de la Région pour la rénovation des Lycées….
Source : la République du Centre 23 octobre 2010, Anthony Gautier