Régionales 2010 : vent de contestation dans les rangs de l’UMP en Loir et Cher
La fin de l’illusion Sarkozy plombe l’UMP, et les vieilles rancoeurs ressortent
Ce n’est pas une surprise, la désignation de Nicolas Perruchot et la constitution de la liste UMP-Nouveau Centre provoque de sérieux remous en Loir et Cher (la Nouvelle Républiquedu 1er février). Trop c’est trop pour de nombreux élus et apparatchiks de parti présidentiel. Passe encore pour la tête de liste, l’ancien maire de Blois battu en 2008 : tout le monde avait compris que cette nomination avait pour but de présenter à sa place un candidat UMP aux législatives de 2012. Il lui fallait bien un lot de consolation. Mais les caciques de l’UMP locale n’ont pas apprécié la constitution de la liste, a tel point que Nicolas Perruchot n’a pu réunir que 6 colistiers autour de lui pour la photo la semaine dernière !
Parmi les « grognards » Guy Vasseur, pourtant promu à la présidence de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture, où il est chargé d’accompagner la destruction programmée par Bruxelles de l’agriculture française. Conseiller régional sortant, il faisait partie de ceux qui avaient remis la Région à la gauche en 1998, refusant les voix du Front National. Ce qui lui a valu d’être battu aux cantonales en 2008, le FN ayant logiquement appelé à voter contre lui…
Pour le tandem blésois de l’UMP, Véronique Reineau et Jacques Chauvin, le conflit avec Nicolas Perruchot n’est pas nouveau. Ce dernier a été pendant longtemps le poulain de Jacqueline Gourault, à cette époque la « marraine » du Loir et Cher, et lors du 1er tour des municipales de 2001, Nicolas Perruchot avait concentré ses attaques sur Jacques Chauvin… avant d’être contraint à une alliance au second tour. Les couteaux avaient été remisés aux vestiaires… pour un temps !
En réalité ces grincements de dents sont le reflet d’une ambiance particulièrement morose à l’UMP, et pas seulement en Loir et Cher. La fin de l’illusion Sarkozy dont les erreurs et les échecs se succèdent sans discontinuer depuis la rentrée inquiète beaucoup dans les rangs du parti présidentiel, qui craint une déculottée aux régionales.
Après le débat sur l’identité nationale, qui a tourné à l’avantage du Front National, c’est aujourd’hui la sécurité qui revient au premier plan, car les Français constatent que Sarkozy a totalement échoué, et leur a menti. Le double meurtre, particulièrement horrible de 2 retraités dans l’Oise est là pour le rappeler, et le cafouillage de la communication gouvernementale autour de cette affaire est un indice supplémentaire du vent de panique qui souffle désormais au sein de cette « majorité », qui lors des derniers scrutins est tout juste parvenue à rassembler les suffrages de 30% des votants !