La France mise sous tutelle : c’est déjà fait !
La gauche peut bien faire semblant de protester, elle a déjà approuvé la mise sous tutelle de la France.
Suite à la crise grecque, les dirigeants européens envisagent que les budgets des Etats de la zone euro soient d’abord validés par la Commission de Bruxelles avant d’être soumis aux parlementaires nationaux. Pire, la Commission réfléchit à priver les Etats jugés « laxistes » de subventions européennes, aides régionales et agricoles ! Dans un communiqué Marine Le Pen dénonce à juste titre cette véritable mise sous tutelle des Etats, incompatible avec le principe fondamental du libre consentement des citoyens à l’impôt, pourtant inscrit dans notre constitution.
Ce qui ne devrait pas gêner nos gouvernants outre mesure : il suffira de proposer une 24ème modification de la constitution de la Vème République, et il se trouvera bien une majorité de députés-godillots – aujourd’hui on devrait plutôt dire babouches ! – pour approuver ce nouvel abandon de notre souveraineté. Qui est d’ailleurs dans la logique des choses : 80% des lois votées par l’assemblées nationales ne sont d’ores et déjà que la traduction en droit français des directives européennes.
Il nous restait théoriquement la liberté de voter notre loi de finances, c’est à dire les recettes et les dépenses de l’Etat. C’est ce droit que la Commission de Bruxelles veut supprimer, ce qui revient à une véritable mise sous tutelle de notre pays par une autorité qui n’est pas responsable devant les électeurs. Digne des « démocraties populaires » de l’époque soviétique !
Dans les faits, nous devons bien constater que nous subissons déjà cette tutelle : le plan de rigueur dont M. Sarkozy n’ose pas dire le nom correspond à un revirement politique à 180° de notre gouvernement. Hier encore, on nous expliquait que la crise n’était pas finie, et le petit Nicolas lançait son « Grand emprunt » – qui a fait « pschitt » comme disait Chirac ! – pour soutenir le redressement de l’économie française et préparer l’avenir (?) Désormais, il faut serrer les boulons, au moment où les chiffres de la croissance publiés par l’INSEE pour le 1er trimestre (*) sont très en-deça des prévisions optimistes – pour ne pas dire mensongères – qui ont servi à construire le budget 2010. Chacun sait que la rigueur va contrarier encore davantage une reprise qui ne vient pas, et que nous allons plutôt, comme disait Jean-Marie Le Pen le 1er mai, vers le re-crise.
Alors que M. Sarkozy ne songe qu’à se réelection en 2012, il est évident que ces mesures vont lui coûter cher. Certains pourront penser qu’il fait preuve d’un certain courage politique. Mais son discours, sa persistance à nier la réalité, à cacher aux Français la vraie nature de la crise et l’étendue des dégâts démontre le contraire.
S’il est contraint de prendre aujourd’hui ces mesures impopulaires, c’est parce qu’il n’a pas le choix : elles lui sont imposées par l’Europe et la FMI. Dans les faits, c’est bien le constat que notre pays est déjà sous tutelle. Par la faute de nos gouvernants UMPS qui ont sacrifié les intérêts de la France pour mieux satisfaire leurs appétits électoraux, et maintenir coûte que coûte leur système politico-maffieux.
(*) + 0,1% ! Et l’INSEE vien de réviser à la baisse les chiffres de 2009…
Michel Chassier
Chargé de mission FN41
Conseiller régional de Loir et Cher