Loir et Cher : le préfet et le numéro 2 de la gendarmerie sanctionnés ?
Mairie de Couddes incendiée lors des émeutes (photo d’archives FN41)
Nous apprenons le même jour le départ du préfet Philippe Galli, promu dans l’Ain, et du lieutenant-colonel Morault, commandant en second du groupement départemental de Gendarmerie. Hasard du calendrier comme l’affirme la Nouvelle République, ou bien conséquence des émeutes de Saint Aignan et des environs en juillet dernier ?
« Ni sanction ni promotion » tient à préciser la hiérarchie. Mais il se trouve que le lieutenant-colonel Morault était de permanence lors de ces évènements.
D’ailleurs le général Jacques Migaux, patron de la Gendarmerie avait pondu une note au lendemain de sa visite à Saint Aignan. « Des faits récents, certes peu nombreux, mais qui ont amené des questionnements de la population et des élus, montrent que la réponse apportée à chaud par le gendarmerie n’est pas partout conforme à ce que l’on est en droit d’attendre : délais d’intervention manifestement trop longs, peu voire pas de réaction devant des incidents graves... »
C’est ce qui s’appelle se moquer du monde, en tout cas cela revient à rejeter sur les unités opérationnelles les erreurs commises par les responsables, et d’abord par les politiques.
Sur la question des délais, chacun sait que la mise en place des communautés de brigades, pour pallier aux problèmes d’effectifs, a entraîné un allongement du délai d’intervention.
Encore faudrait-il que ces communautés de brigades soient parfaitement opérationnelles. Nous avons appris récemment que dans une communauté de la région Centre, la brigade de permanence disposait pour tout effectif d’une femme gendarme et d’un stagiaire !
Les « yaka faukon » du général Migaux n’y changeront rien, surtout si M. Sarkozy poursuit sa politique de diminution des effectifs !
Quant à la réaction des gendarmes – et cela vaut également pour les policiers – il faut savoir que lors de ces « incidents graves« , c’est encore le politique qui reprend le dessus et que bien souvent le préfet demande aux forces de l’ordre de rester l’arme au pied, pour ne pas comme ils disent « aggraver la situation« . Cela avait été dit clairement, il y a quelques années, lors d’émeutes à la ZUP de Blois. Les gendarmes exécutent les ordres, le général Migaux le sait parfaitement.
Enfin, comment voulez que les forces de l’ordre puissent faire leur travail correctement si, en plus du manque d’effectifs, on les envoie au casse-pipe en leur demandant de ne pas faire usage de leurs armes ? Ce qui fait que l’on voit des policiers subir de véritables passage à tabac faute de pouvoir riposter. Et aujourd’hui, le gendarme qui a tiré sur le fuyard qui tentait de forcer un barrage est l’objet d’une procédure. Fallait-il donc laisser faire ?
Il faut arrêter de se moquer du monde.
Cette sanction déguisée qui vise le lieutenant-colonel Morault est nouvelle preuve de la fébrilité du locataire de l’Elysée, dont on peut mesurer chaque jour davantage l’échec total de sa politique en matière de sécurité.
La seule personne à sanctionner, c’est d’abord lui. Nous allons nous y employer d’ici 2012 !