Journalistes libérés, soldat tués au combat : 2 poids, 2 mesures
Le 1ère classe Cyril Hugodot, natif de Dreux, mort pour la France dans l’indifférence générale
Si tout le monde peut se réjouir du retour des journalistes français après des mois de captivité en Afghanistan, comment ne pas être scandalisés du peu d’attention et de respect manifestés à l’égard des soldats français morts pour les protéger ou les récupérer. Pourquoi 2 poids, 2 mesures ? Les journalistes ont-ils plus de droits que les soldats français morts pour la France ?
Il se trouve que le dernier soldat français tué en Afghanistan était originaire de notre région.
Le chasseur parachutiste de première classe Cyrille Hugodot, tué samedi 25 juin en Kapisa, venait d’avoir 24 ans et était père d’une petite fille de quatre ans. Natif de Dreux (28), il s’était engagé pour cinq ans en mars 2009 au 1er RCP de Pamiers. Il rejoint la section des tireurs d’élite (STE) de la compagnie d’éclairage et d’appui (CEA). Il avait ensuite été affecté à la 3e compagnie, comme tireur d’élite. Le 1ère classe Hugodot avait accompli sa première OPEX au Gabon (mars-juin 2010), avant de rejoindre l’Afghanistan, le 15 mai dernier. Il devait être promu caporal. Il a été inhumé après une cérémonie émouvante en l’Eglise d’Abondant (28). Vous trouverez ci-après une Lettre du père d’un soldat mort pour la France (cliquez sur suite)
Lettre d’un ancien du 1er Régiment de chasseurs parachutistes, régiment au sein duquel son propre fils est mort au Liban en 1983 et auquel appartenait le caporal Hugodot mort en Afghanistan le 25 juin dernier :
« Durant 18 mois, vos deux collègues journalistes sont restés otages en Afghanistan. Vous leur avez apporté aide et soutien. A leur retour, ils vous ont manifesté leur reconnaissance, comme ils ont remercié les autorités de notre pays et salué l’engagement des services pour obtenir leur libération ; Et vous avez organisé de grandes fêtes pour les célébrer Vous en avez fait des héros.
Des héros… qui ignoraient que la guerre est dangereuse.
Des héros… qui ont prétendu que personne ne les avait prévenus du danger.
Mais ça, ils ne pouvaient pas le savoir… car ils ne voulaient pas le savoir.
Et vous ? Saviez vous que des héros sont morts ? Morts pour La France.
Non, vous ne le saviez pas, car vous ne vouliez pas le savoir. Le mercredi 29 juin, dans l’indifférence des journalistes, le corps du parachutiste Cyrille Hugodot est revenu en France. Vous ne le saviez pas ?
Non, car vous ne vouliez pas le savoir. C’est le 25 que Cyrille est mort à Kaboul, des suites de ses blessures reçues lors de l’engagement du 1er Régiment de Chasseurs parachutistes pour sécuriser le rapatriement de vos deux journalistes. Vous ne le saviez pas ?
Non, car vous ne vouliez pas le savoir. Peu avant un autre parachutiste Florian Morillon était mort dans les mêmes conditions. Vous ne le saviez pas ?
Non, car vous ne vouliez pas le savoir. Vous préfériez faire la fête et ça, vous nous l’avez fait savoir. Cyrille Hugodot était papa d’une petite fille âgée de 4 ans… vous ne le saviez pas ?
Non puisque vous ne voulez pas le savoir. Au cours des cérémonies officielles aux Invalides puis à Pamiers, comme lors de l’office religieux à Abondant (Eure-et-Loir), une petite fille de 4 ans se demandait ce qui était arrivé à son papa… Peut être, auriez vous pu le savoir… mais vous ne vouliez pas le savoir… Une petite fille de 4 ans, à qui son papa manquera plus de 18 mois.
Mais ça, vous ne semblez pas vouloir le savoir.
Non, vous ne pouvez pas le savoir. Car vous faites encore la fête avec vos héros. Mais la petite fille de 4 ans ? Y aura-t-il quelqu’un parmi les journalistes pour penser à elle ?
Mesdames et Messieurs les journalistes, RÉVEILLEZ VOUS. Et puisque vous avez décidé d’oublier les héros Morts pour La France. Essayez de ne pas oublier une petite fille de 4 ans, elle est là, et vous regarde de ses grands yeux. »
Jean de La Bâtie,
Ancien du 1er régiment de parachutistes
Père d’un parachutiste Mort pour La France
Hélas ceci est bien vrai, et me rappelle l’indifférence que déjà ces messieurs dames manifestaient envers ceux qui tombaient en Indochine puis en Algérie.