Législatives 2012, Loir et Cher Précédent Suivant

Miguel de Peyrecave écrit à Nicolas Perruchot

Devant le silence du député sortant entre les 2 tours, Miguel de Peyrecave, ancien conseiller régional de Loir et Cher, ancien conseiller municipal de Blois écrit à Nicolas Perruchot :

Monsieur le député,

Nous nous connaissons depuis le tout début de votre carrière politique, depuis le jour où, avec trois voix d’avance seulement, vous êtes devenu conseiller général pour remplacer Yves Genêt sur Blois III.
Vous savez donc depuis longtemps que la réussite d’une élection peut se jouer à trois voix seulement, ce qui risque d’être le cas, dans l’autre sens, le 17 juin prochain.
À l’époque vous aviez jugé inutile de vous entendre avec le Front National dont j’étais le candidat et vous n’aviez pas répondu à nos propositions.
Aujourd’hui il se peut que vous soyez dans les mêmes dispositions d’esprit. Vous auriez tort, car dans les différentes assemblées où nous nous sommes rencontrés, au conseil municipal de Blois, au conseil régional, vous avez constaté par vous-même que le Front National et ses élus n’étaient pas la caricature qu’en font nos adversaires de la gauche sectaire. Nombre de vos électeurs vous le disent régulièrement et ne comprennent pas la position bloquée et suicidaire des états-majors politiques de l’UMP.
Par ailleurs, en prenant ma calculette je constate que vous avez un besoin urgent des 6607 électeurs de Michel Chassier. Sans eux vous êtes certain de ne pas être réélu.
Mais pour qu’ils se déplacent et votent pour vous  il va falloir leur envoyer un signe fort, un signe officiel et pas seulement une marque de compassion devant la souffrance qu’exprime leur vote. Ils veulent un signe clair et net car ils en ont assez d’être méprisés, rejetés ou ignorés par une classe politique sous influence idéologique et psychologique d’une gauche qui oublie la réalité quotidienne et provinciale au profit d’un virtuel parisien.
Ce signe clair et net, en phase avec le courant qui se dessine à travers la France, consisterait en une rencontre avec le candidat Front National Michel Chassier pour déterminer dans quelles conditions il pourrait appuyer votre candidature et inviter ses électeurs à faire de même.
Je sais que jusqu’à présent vous avez toujours refusé ce type de discussion mais aujourd’hui vous n’êtes plus dans la même situation ascendante. Considérez seulement la position politique actuelle désespérée et désespérante de ceux qui, comme Jacqueline Gourault, vous conseillaient hier de nous fermer la porte au nez.
Persuadé que dans toute période de crise la lucidité pragmatique l’emporte sur les calculs d’appareils, je sais que vous ne resterez pas indifférent à ce courrier.
Si ce n’était pas le cas, vous ne pourrez pas dire que le Front National fait passer la gauche en Loir et Cher : cette lettre en serait la démonstration.
C’est dans cette perspective que je vous prie d’agréer mes meilleures salutations.

Miguel de Peyrecave

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