Blois : extinction des feux sur une ville qui s’endort ?
Le projet de passerelle vélos-piétons près de la gare de Blois. 6 millions d’euros pour quoi faire ?
Nous avions déjà souligné l’absence d’une véritable opposition à Blois (voir notre article du 21 septembre 2011).
Bien que l’échéance de 2014 se rapproche, cela ne semble pas réveiller les deux composantes d’une opposition bien discrète. Seul Jacques Chauvin continue à poser quelques questions, mais on sent bien que le coeur n’y est plus.
D’ailleurs, la Nouvelle République souligne un absentéisme révélateur en évoquant « des rangs clairsemés« .
Sur les dossiers, rien de bien nouveau, mais quelques points à souligner malgré tout.
Comme toutes les collectivités, la Ville de Blois se trouve confrontée aux difficultés d’accès aux crédits bancaires. C’est ainsi que la banque Dexia a mis fin à sa ligne de trésorerie, obligeant la Ville à emprunter 7 millions d’euros à 4,50 %.
Ce qui fait que le report du résultat 2011, soit 2,3 millions d’euros n’a pas été affecté aux dépenses nouvelles ou au financement des restes à réaliser, mais pour la première fois rebasculé sur le remboursement de la dette. Un signe des temps.
Autre dossier important, mais géré par Agglopolys, le Plan Local de l’Habitat 2012-2017. Il prévoit la création de 600 logements par an sur l’Agglo dont près de 30% à Blois. Louis Buteau, adjoint délégué à l’urbanisme reconnaît que cet objectif « sera difficile à atteindre« .
Ce qui ne saurait nous surprendre, dès lors que la Ville de Blois a perdu des habitants ces dernières années. Il y a longtemps que nous avons expliqué que la priorité était de relancer l’activité économique et l’emploi, sinon nous allons continuer à produire des logements vides.
Depuis des années, nous ne cessons de dénoncer l’absurdité du Plan de Rénovation Urbaine et son coût exorbitant.
La question de la restauration scolaire était de nouveau sur le tapis, puisque le renouvellement de la DSP (Délégation de Service Public) est prévue en 2013. Le maire (PS) Marc Gricourt insiste sur le bio, mais aucun élu n’a soulevé la question du halal… Espérons que le porc sera toujours présent au menu de nos « chères têtes blondes » (ou presque).
Sur la gestion du stationnement, l’imbroglio se poursuit. Les élus du Front National n’avaient pas été convaincus par les explications de la municipalité précédente sur le transfert de la gestion du stationnement à l’opérateur Vinci. Depuis la Ville a repris le stationnement de surface, mais le conflit avec Vinci demeure, et l’affaire est entre les mains des avocats…
Autre sujet sur lequel nous aurions aimé entendre l’opposition : la passerelle de la gare, dont le coût estimé au départ à 4,1 millions d’euros pourrait atteindre les 6 millions. A tel point que le premier appel d’offres a été déclaré infructueux.
Cet investissement nous semble à la fois disproportionné et très peu pertinent en terme de stratégie urbaine. Lors des élections de 2008, nous avions proposé un autre projet pour Blois, avec le développement sur les friches industrielles autour de la gare de Blois d’un véritable pôle tertiaire, universitaire et administratif, situé à 30 minutes par le train d’Orléans et Tours, et donc au centre d’une zone de 700 000 habitants. Ce projet aurait constitué le coeur de la redynamisation du Blésois. Alors que cette coûteuse passerelle n’amènera rien.
Enfin dernier dossier – nous ne pouvons pas tous les passer en revue – l’extinction d’une partie de l’éclairage public de 23h30 à 5h. Certes, cela va permettre une économie de 19000 euros annuelle (mais dans le même temps, on redonne 14500 euros à BD Boum !) mais il faudra être attentif aux questions de sécurité. On connaît depuis longtemps l’effet dissuasif de l’éclairage sur les malfaiteurs, et ce n’est pas pour rien que dans les zones industrielles, on voit fréquemment les parkings éclairés toutes la nuit par de puissants projecteurs. Peut-être faudrait-il imaginer dans ce cas des éclairages pour piétons avec détecteur de présence ?
A l’approche des élections municipales de 2014, nous reviendrons régulièrement sur tous les sujets qui intéressent les blésois. Et très rapidement, une équipe va se mettre en place pour travailler sur les projets, les soumettre à nos concitoyens, afin de proposer en 2014 une véritable alternative au déclin de notre ville.
Michel Chassier
Conseiller régional de Loir et Cher
Conseiller municipal de Blois de 1995 à 2008
19000 euros économisés sur l’éclairage ? Mais si j’ai bien calculé, emprunter 7 millions d’euros à 4,5%, cela va coûter 315000 euros par an ! Il va bientôt falloir s’éclairer à la bougie !