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Orientations budgétaires : à Blois la situation devient critique

En 2014, les blésois devront choisir entre le déclin et la renaissance de leur ville, autrement dit continuer avec les mêmes ou se tourner vers la liste de rassemblement animée par le Front National.
Le débat d’orientations budgétaires n’avait pas attiré les foules : tout au plus une douzaine de blésois dans le public.
Il faut dire qu’en l’absence d’une véritable opposition, le débat est bien terne.
Seul Jacques Chauvin s’est exprimé, comme d’habitude, pour s’inquiéter d’une dérive des dépenses dans certains projets, et ironiser sur la baisse des dotations de l’Etat, hier qualifiée de « désengagement » aujourd’hui rebaptisée « solidarité nationale« .
Mais sur le fond, pas grand chose, et Marc Gricourt a pu lui répondre en lui demandant tout simplement de faire des propositions.
Quant au groupe « Blois avenir« , il est resté muet sur la question.
Pourtant, il y aurait eu beaucoup à dire sur le projet de budget 2013 présenté par la majorité.
La vérité est que la Ville est paralysée par les conséquences des choix qui ont été faits au fil des ans, de Lang en Perruchot, et poursuivis par la municipalité actuelle.
Ce qui fait qu’il ne reste pas beaucoup de solutions.
Les recettes ne progressent plus : la fiscalité atteint un niveau qui devient dissuasif, et comme la ville se dépeuple et se paupérise, le nombre de contribuables soumis à l’impôt diminue. S’il n’y avait pas la hausse des bases fixée par l’Etat, la recette fiscale de la Ville diminuerai en 2013 !
Les dotations de l’Etat, nous l’avons dit son en baisse et celles de l’Agglo n’augmentent pas.
Côté dépenses, la Ville essaie de réduire autant que possible les dépenses de gestion : comme l’avoue Marc Gricourt, on ne pourra pas aller beaucoup plus loin.
L’épargne de gestion reste à un niveau satisfaisant déclare le maire.
En réalité elle diminue (près de 2 millions de moins en 2 ans) mais en plus cela ne veut pas dire grand chose.
En effet, l’épargne de gestion est ce qui reste après avoir payé les dépenses de fonctionnement (frais de gestion, personnel, subventions, contributions obligatoires).
Mais ensuite, il reste à payer la charge de la dette : intérêt et capital.
Après cela seulement il reste l’épargne nette, et alors nous ne sommes plus à 8 570 000 euros… mais à 414 000 ! Ce qui n’est pas tout à fait la même chose.
Et pour financer les investissements, l’emprunt devient de plus en plus cher et de plus en plus difficile. La Ville empruntera donc un peu moins qu’en 2012, mais tout de même 8 160 000 euros.
Tiens, comme c’est bizarre : la charge de la dette est de 8 156 000 euros ! Autrement dit l’emprunt nouveau couvre tout juste le remboursement des emprunts précédents.
De plus la Ville est engagée dans opérations « pluriannuelles » comme le Plan de Rénovation Urbaine (PRU) qui plombent le budget.
Dernier recours : réduire fortement les dépenses d’investissement « courant », autrement dit l’entretien de la voirie, des bâtiments publics, des écoles.
L’ennui est que ce type d’économie n’est en général pas très rentable. En effet, le retard pris dans l’entretien de la voirie coûte à terme beaucoup plus cher, comme le rappelait récemment la Fédération Nationale des Travaux Publics.
Comme vous le voyez, ce ne sont pas les arguments qui manquaient pour alimenter le débat d’orientations budgétaires. Mais le Front National n’étant pas représenté, le débat a tourné court.
Que les blésois se rassurent : d’ici peu, nous allons présenter les grandes lignes d’un véritable projet municipal pour 2014, autour duquel nous entendons rassembler, bien au-delà du Front National pour l’avenir de la Ville de Blois.

Michel Chassier
Conseiller régional de Loir et Cher
Conseiller municipal de Blois (1995-2008) 

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