Potemkine
Selon la légende, à la demande du ministre russe Potemkine, afin de masquer la pauvreté des villages lors de la visite de l’impératrice Catherine II en Crimée en 1787, les façades des maisons auraient été refaites ou repeintes, et les villageois qui l’applaudissaient sur son passage étaient des figurants ou des soldats déguisés en « moujiks ».
Vous pensez sans doute que ce serait impensable dans un pays comme la France, car les médias se feraient immédiatement l’écho de la supercherie ?
Désolé, vous faites erreur ! Cela fait des années que les visites présidentielles sont ainsi méticuleusement préparées, afin que le monarque républicain ne soit pas confronté à la colère du peuple.
On se souvient des sifflets parvenus jusqu’aux oreilles de Nicolas Sarközy à Saint Lô le 12 janvier 2009 : le Préfet et le chef de la Police avaient été limogés.
Une autre fois, il avait visité un marché à Nice. Pour éviter tout incident, les chalands avaient été évacués de la place avant son arrivée et remplacés par des militants UMP chargés de faire les figurants. Nous tenons cette information d’une source policière entièrement sûre. Croyez-vous un instant que les médias n’aient pas été au courant ? Et pourtant l’affaire n’a pas été ébruitée.
Le cas de la visite de François Hollande à Blois est peut-être moins caricaturale, mais voyez tout de même :
- les élus invités étaient triés sur le volet : les élus socialistes bien sûr, quelques élus UMPS qu’il était impossible d’ignorer en raison de leur fonction (parlementaires, président du Conseil général) et qui défendent la même dérive euro-mondialiste. Mais le conseiller régional FN, Michel Chassier, n’avait pas reçu d’invitation.
- la rencontre avec « quelques jeunes du CFA » mérite également quelques explications. On peut remarquer en lisant le compte-rendu dans la presse que les 3 ou 4 questions posées par les jeunes étaient préparées de telle façon qu’elle permettaient de mettre en valeur telle ou telle politique de la Région ou du gouvernement. La leçon avait été bien apprise.
- la question des « maçons polonais » n’a pas été posée, il fallait s’y attendre. C’est pourquoi les militants du FN ont essayé de le faire pacifiquement, en voulant remettre un document à l’entourage du président. Mais les forces de l’ordre les ont tenu à l’écart.
- ensuite, François Hollande a passé une demi-heure à l’entreprise Lasnier pour signer 3 « contrats de génération ». Son directeur, Henri Lasnier, qui dénonçait il y a 3 semaines les « maçons polonais » a-t-il abordé la question avec le président ? Mystère, la presse n’en dit pas mot. Sujet tabou.
- enfin, lorsque les manifestants opposés au « mariage » homo étaient rassemblés devant l’espace Jorge Semprun, le cortège présidentiel les a évité. Cachez ce peuple que je ne saurai voir !
Le reste relève essentiellement de la langue de bois : promesses sur l’emploi, annonce d’un réforme de la formation que nous attendons avec curiosité. Nous aurons l’occasion d’y revenir en détail.
La palme revient à cette jeune fille du CFA qui a cité devant le président une phrase d’Einstein : « l’artisanat sauvera l’humanité« . Phrase qui comme par hasard sera reprise par François Hollande dans son discours à la salle Semprun, pourtant préparé par ses conseillers. Tout cela pourrait faire sourire si la situation n’était pas aussi grave, en particulier pour les jeunes.
La presse l’avoue : le but de cette visite était avant tout d’améliorer l’image d’un président dévalué.
C’est raté, il n’a pas pu convaincre car il n’est plus crédible !
Ce n’est pas du totalitarisme ça ?