Blois, Municipales 2014 Précédent Suivant

Formater l’esprit des enfants : une méthode issue des régimes totalitaires

Qui donc expliquera aux enfants l’absurdité, l’inutilité et le gaspillage honteux que représentent ces démolitions ?
Le maire (PS) de Blois Marc Gricourt et le président (PS) de l’Agglo Christophe Degruelle présentent dans la Nouvelle République du 20 juillet une « mallette pédagogique » qui explique l’histoire contemporaine de Blois. L’idée est excellente en soi mais nous craignons le pire dès lors que nous apprenons que c’est une réalisation des services de la Politique de la Ville dont nous connaissons l’orientation philosophique et politique dans l’élaboration du Plan de Rénovation Urbaine.
Marc Gricourt nous dit avec raison que « l’identité d’une ville passe par la connaissance du passé, mais aussi par la compréhension du présent et qu’il s’agit de comprendre les évolutions urbaines pour mieux s’inscrire dans l’avenir.»
Pour autant, nous ne sommes certains que les 4 volets, urbain, humain, économique et historique de cette étude, seront largement et volontairement incomplets.
Sur le plan urbain, dans les années 60, la construction de la ZUP répondait à un besoin pressant de loger une population en expansion dans le contexte de l’exode rural qui a entraîné un accroissement de population de 50% entre 1954 et 1968 ! A ce phénomène s’est ajouté l’exode des Français d’Algérie, dont il est permis de douter que la mallette  rose explique les raisons.
En même temps, de nombreuses familles populaires habitaient des logements insalubres dans les vieux quartiers de la ville.
Autant dire qu’à cette époque, obtenir un logement à Cabochon ou à la toute nouvelle ZUP de Blois était le souhait de beaucoup, et il fallait souvent attendre longtemps avant de voir sa demande satisfaite.
Que s’est-il passé ensuite pour que le terme de ZUP soit devenu « péjoratif » a tel point qu’il a été remplacé par les appellations du « Nouveau Blois », sans grand succès, puis de « quartiers nord ».
Comment cet outil pédagogique va-t-il expliquer aux enfants que les « quartiers nord » ne sont pas au nord ?
Comme l’avait fait remarquer Michel Chassier au conseil municipal, la place Kennedy est située sur le même parallèle que la Mairie de Blois, et la Croix-Chevalier sur celui de la préfecture !
Par rapport au centre historique de Blois, ces nouveaux quartiers  se sont donc développés vers l’Ouest avec Cabochon, la Quinière et les Allées, vers l’Ouest-Nord Ouest avec la ZUP, et vers l’Est avec les Cornillettes.
Et comment pourra-t-on expliquer aux élèves les raisons de la destruction détruit d’immeubles entiers comme la tour Kennedy qui avaient été refaits quelques années auparavant à grands renforts de millions ?
Alors que dans le même temps, les organismes de HLM ne parviennent pas à entretenir des immeubles plus anciens aux Allées et même dans la partie la plus ancienne de la ZUP, comme un habitant le signalait récemment ?
Sur le plan humain, l’étude fait-elle référence à la substitution de population que la ZUP a subie au fil des ans ? On sait en effet que les organismes de HLM ont fait appel massivement à des populations immigrées assistées, venues de la région parisienne pour éviter de laisser des appartements vides et sans rentrées de loyer?
Calcul à court terme d’ailleurs, puisque très rapidement, le nombre des impayés a flambé !
Sur le plan économique, l’étude évoque-t-elle le bilan financier de la zone franche ou la fuite des commerces à cause de l’insécurité ainsi que le développement de l’économie parallèle : drogue, trafics, travail clandestin, prostitution ?
Sur le plan historique, l’étude souligne-t-elle l’exacte ressemblance des politiques urbaines menées par la droite et la gauche, de Jack Lang à Marc Gricourt en passant par Nicolas Perruchot ?
Nous avons bien compris que les visées pédagogiques de cet outil dépassent largement le cadre scolaire et sont essentiellement politiques.
Nous espérons avoir connaissance rapidement du contenu de cette mallette mais, pour l’instant, nous craignons que cet outil soit destiné à formater les esprits des maîtres puis des enfants. Dans la perspective des prochaines élections municipales?
Après le « jeu » sur la thème d’une résistance fantasmée destiné aux ados, voici maintenant que les enfants sont la cible de cette propagande. L’article de la NR indique d’ailleurs en conclusion que « les habitants de ces quartiers « grâce à la compréhension que leurs enfants auront de cette émergence urbaine, regarderont d’un œil certainement différent leurs lieux de vie.« 
Utiliser les enfants pour « éduquer » les parents. Qu’on le veuille ou non, ce sont là des méthodes dignes des régimes totalitaires.
Au fait, la réalisation de cette mallette a bien dû être votée par le Conseil municipal ? Pourquoi l’opposition ne s’est-elle pas opposée ? 

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