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La réserve parlementaire : une pratique anti-républicaine ?

Les bons républicains préfèrent fermer les yeux sur certaines pratiques.
Patrice Martin-Lalande a offert dans la Nouvelle République quelques commentaires sur l’utilisation de sa réserve parlementaire et «dans un souci de transparence» il a tenu à expliquer l’esprit qui en soutient le versement. Malgré ses précisions nous restons sur notre réserve face à cette pratique légale mais inéquitable.
Il faut savoir que la réserve parlementaire est une somme dont dispose tout parlementaire qu’il peut attribuer aux communes ou associations sous le contrôle ministériel. Ce qui est reproché à ce système c’est l’opacité et le risque majeur de clientélisme que contestent évidemment P. Martin Lalande et tous ses collègues parlementaires.
Ce que, au FN, nous reprochons à ce système de distribution c’est le caractère peu rigoureux des critères choisis mais c’est aussi et surtout le fait que les parlementaires ne disposent pas tous de la même somme à distribuer et qu’aucune péréquation n’est faite en fonction du nombre d’électeurs. Le système est vicié à la source puisque ceux qui sont proches du pouvoir , la présidence du parlement par exemple, reçoivent une réserve plus importante que ceux qui en sont éloignés pour des raisons politiques ou géographiques.
On peut parler de « copinage » ou de « clientélisme » du début à la fin de la chaîne distributive même si les intentions sont, en apparence, louables. Il est donc logique que le FN propose la suppression pure et simple de la réserve parlementaire qui n’est qu’un reste d’un système obsolète dont le seul effet est la dépendance de ceux qui veulent en être les destinataires.
Il est pour le moins étonnant d’ailleurs que ces grands défenseurs des « principes républicains » admettent ce genre de pratique qui nous semblent plutôt héritées du « fait du Prince ».
En effet à quel titre un parlementaire peut disposer, en s’affranchissant de toutes les règles et de tout les contrôles, d’une somme d’argent qu’il peut attribuer de cette façon ?
Après tout, cela reste de l’argent public, l’argent du contribuable.
Par ailleurs nous mourons en France de ces financements croisés qui donnent une existence illusoire à des parlementaires qui, en revanche, se soumettent à Bruxelles en traduisant ses directives au point de se comporter dans leur circonscription comme de simples conseillers généreux qui distribuent défibrillateurs et tableaux numériques. Ce n’est pas leur rôle.
En résumé, nous sommes pour la suppression des réserves parlementaires afin d’ éviter toute injustice et d’écarter toute suspicion de partialité. Et nous éclatons de rire quand Patrice Martin Lalande nous dit, pour tordre le coup aux attaques de favoritisme et de clientélisme que « derrière ces attributions, il y a des idées et des convictions ». Sacré farceur ! Qu’en pense sa suppléante, madame Langlais ?

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