Territoires et services publics : qui dit vrai ?
Charcutage : mais qui est le roi du découpage ? Il y a beaucoup de prétendants au trône !
En dehors du premier secrétaire de la fédération PS de Loir et Cher, et pour cause, le projet de redécoupage des cantons ne satisfait personne.
La Nouvelle République publie aujourd’hui de nouvelles réactions, dont celle du Front National, par la voix de Michel Chassier (nous avions déjà abordé le sujet lundi 6 janvier).
Le Préfet tente de calmer le jeu, en rassurant les élus ruraux sur le maintien des services publics.
En particulier, sujet sensible, pour les brigades de Gendarmerie, implantées dans les chefs-lieux de cantons actuels, et qui seraient maintenues.
Mais chacun sait qu’il y a beaucoup d’incertitudes sur ce point comme nous l’avons souligné dans le cas de Neung sur Beuvron.
Quant à la « résistance » de Maurice Leroy, nous sommes plutôt sceptiques.
Il annonce une manifestation symbolique vendredi après le vote de l’assemblée départementale, peut-être une autre en février, tout en disant « je ne crois pas aux recours devant le Conseil d’Etat« .
Il est vrai qu’il ne s’est pas toujours plaint des « coups de ciseaux » du ministère de l’Intérieur, notamment quand il fallu sauver sa propre circonscription électorale en annexant le canton d’Herbault !
Autre indice d’un proche de Maurice Leroy, Jean-Luc Brault, qui s’est « lâché » lors de la cérémonie des voeux à la mairie de Couddes.
Après avoir évoqué le nouveau périmètre de la communauté de communes, une autre forme de charcutage qui d’ailleurs ne coïncide pas avec le nouveau découpage des cantons, il annonce sans détours : »dans 6 ans, il n’y aura plus de départements, mais des régions et des cantons. »
Cela voudrait dire que les nouveaux cantons seraient davantage qu’une simple circonscription électorale, et cela contredit les propos du Préfet.
En fait, chacun sait depuis longtemps que les départements sont dans le collimateur, quels que soient les majorités qui se sont succédé au gouvernement.
La question qui n’est peut-être pas tranchée, c’est de savoir quel sera l’échelon territorial de proximité retenu : nouveaux cantons, intercommunalité ou « bassins de vie » ?
Dans tous les cas, les vrais pouvoirs seront à la Région, loin des citoyens et des maires ruraux, et au détriment des territoires déjà pénalisés par les orientations des différents schémas d’aménagement.
Et dans ce contexte, le citoyen a de plus en plus de mal à se retrouver, à savoir qui fait quoi, où vont leurs sont impôts et comment sont-ils utilisés etc…
Pour se rendre compte de la complexité de ce « mille-feuilles » territirial, il suffit de consulter la cartographie du site de Pilote41.
C’est vraisemblablement pourquoi Maurice Leroy s’est engagé dans une démarche de « mutualisation » avec l’Eure et Loir et Loiret (les 3 départements « de droite ») afin de faire un contrepoids à la Région dirigée par la gauche… et de préparer les régionales de 2015.
Comme quoi les arrière-pensées électorales ne sont pas que du côté du PS.
Rappelons que le Front National s’est toujours prononcé pour le maintien des départements, éléments essentiel d’un maillage territorial de proximité, et dont la disparition porterait un coup supplémentaire aux villes moyennes, comme Blois.
C’est pourquoi nous suivrons ce dossier, et nous serons présents aux manifestations, afin de faire connaître aux maires notre position.