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Les grandes manœuvres.

Editorial.
La nouvelle progression du Front National aux élections européennes, qui en fait dans les urnes le 1^er parti de France ne sera pas sans conséquences dans les mois à venir.
Il est bien certain que nos adversaires vont réagir, dans la perspective de l’échéance majeure et peut-être décisive que représente la présidentielle de 2017.
Autrement dit les grandes manœuvres vont commencer, et les stratégies de chacun se préciser.
Mais d’abord, faisons un rapide tableau du paysage politique de cette rentrée.
L’échec de François Hollande est patent, et quoi qu’il tente, son image est tellement mauvaise qu’il semble tout à fait impossible qu’il retrouve la confiance des Français.
En face l’UMP et ses alliés, qui portent eux aussi une lourde responsabilité dans la situation de faillite de notre pays, sont divisés par les rivalités et les ambitions, mais aussi incapables de définir un projet politique alternatif, tâche rendue encore plus compliquée par la nouvelle ligne Valls.
L’incapacité des socialistes et l’impuissance de l’UMP expliquent bien sûr en grande partie la montée du Front National, ajouté au fait que les Français sont de plus en plus nombreux à ouvrir les yeux, et à constater que nous avions raison depuis longtemps.
Et chaque jour les faits et méfaits charriés par l’actualité viennent renforcer cette tendance, que les palinodies de nos gouvernants ne sont pas près d’inverser.
Quelle sera donc la riposte des tenants du système, de ceux qui défendent leurs places, leurs avantages, leurs subsides, des institutions qui détiennent désormais 2000 milliards de créances sur la France, et peuvent par conséquent imposer leurs conditions à nos dirigeants, tant qu’ils acceptent de se soumettre ?
Côté socialiste, le choix de la soumission est assumé par l’équipe Valls-Macron, dont la  ligne politique a été très bien accueillie par la City de Londres, il suffit de lire la presse financière d’outre-manche.
Mais ce genre de félicitations ne va pas faire revenir les électeurs socialistes. Peut-être Montebourg va-t-il se rapprocher de Mélenchon, lui-même déçu par le parti communiste, afin de retenir les électeurs PS qui pourraient se tourner vers Marine Le Pen ?
Cela permettrait de constituer une réserve de voix pour un second tour contre la présidente du FN, qui se dessine dans tous les cas de figure.
Mais alors, si Hollande est perdu, qui serait le candidat du PS ? Quitte à satisfaire les milieux financiers, faut-il s’attendre à un retour de Dominique Strauss-Kahn ? Il est un peu tôt pour le dire, mais il ne faudrait surtout pas ignorer cette hypothèse.
Côté UMP, tout dépend de retour ou non de Nicolas Sarközy. Si beaucoup de barons ne le souhaitent pas, il semble pour sa part bien décidé à revenir et la majorité des militants paraît avoir conservé ses illusions et le considère comme le seul capable de sauver un parti qu’il a pourtant ruiné, comme il a ruiné la France !
Et là aussi, les grandes manœuvres ont commencé. Dernier exemple en date, ce sondage controversé qui donnerait Sarközy largement vainqueur face à Marine Le Pen, qui pour sa part n’obtiendrait qu’un 50%/50% dans un 2^ème tour face à François Hollande.
La ficelle est un peu grosse, mais les éléments de langage de l’UMP demeurent les mêmes : 1) la FN fait le jeu de la gauche, 2) seule l’UMP, en l’occurrence  Nicolas Sarközy serait en mesure de battre la gauche.
Le problème c’est que élection après élection, c’est bien le PS qui arrive derrière le FN et l’UMP, donc la donne a changé. Mais cela n’empêchera pas l’UMP d’enfoncer le clou, tout en préparant une nouvelle trahison de ses électeurs. En effet Nicolas Sarközy, ses conseillers et ses commanditaires ont compris que l’élection de 2012 a été perdue au centre, car à force de droitiser son discours pour récupérer une partie de l’électorat du FN, il s’est coupé de l’électorat modéré.
Electorat on le voit très convoité, puisque le PS est bien obligé de constater que l’électorat populaire s’est tourné essentiellement vers le FN et accessoirement vers le Front de Gauche.
En résumé la stratégie qui se dessine est la suivante :
-  Côté PS, une candidature centriste type Strauss-Kahn avec un cœur de cible bobo urbain « rive gauche » refusant les outrances caricaturales de Sarközy. Au 2^ème tour face à Marine Le Pen, il sera toujours possible de rameuter l’électorat Mélenchon-Montebourg et les Verts, car tout ce beau monde aura des sièges à conserver aux législatives qui suivront,
- Côté UMP, une candidature Sarközy recentrée, sur thème du recours contre le Front National, au risque de laisser sceptique la frange droitière de son électorat, tout en se privant de réserve au 2ème tour en phagocytant le centre.
Le scénario est donc loin d’être écrit, d’autant plus que rien ne distingue vraiment les programmes des uns et des autres, depuis que François Hollande a laissé tomber son déguisement d’homme de gauche.
Mais quand la gauche a du mal à se démarquer sur les questions économiques, sans parler de l’Europe, co-gérée par les socialistes et le PPE, elle met en avant les marqueurs sociétaux.
C’est ce qui explique l’acharnement à faire passer le « mariage pour tous » en 2013, et probablement la principale raison du choix de Najat Vallaud-Belkacem au ministère sensible de l’éducation. Le but est de faire réagir la droite et de conforter son propre électorat.
La question qui se pose est de savoir si ces manœuvres ont quelques chances de succès. Rien n’est moins sûr.
Les Français, nous l’avons dit, attendent autre chose.
Ils constatent à la fois le marasme économique qui réduit des millions de nos concitoyens à la pauvreté, entre chômage et emplois précaires.
Ils constatent la perte de notre souveraineté, notre dépendance vis-à-vis de nos créanciers dont l’Europe est devenue le garant, nous imposant une politique d’austérité qui ne fait qu’aggraver la situation.
Ils constatent aussi, et de plus en plus, la submersion de notre pays par une immigration, voulue par nos dirigeants mais subie par les Français, qui ont souvent le sentiment de n’être plus chez eux.
Ils constatent la disparition progressive des services publics de proximité, en attendant la suppression des communes et des départements.
Or sur ces points fondamentaux, l’UMPS est bien une réalité, puisque les uns et les autres défendent exactement les mêmes positions. Il y a peut-être quelques divergences sur le périmètre des futures régions ou sur le découpage des cantons, mais il s’agit uniquement pour chacun de défendre ses sièges et ses prébendes.
Sur ces points fondamentaux qui conditionnent non seulement l’avenir mais tout simplement l’existence même de la France en tant que nation libre et souveraine, seul le Front National propose une véritable alternative.
A nous de la faire connaître davantage, afin de convaincre nos compatriotes que si le Front National pose depuis longtemps les bonnes questions, il apporte aussi les bonnes réponses.
Pour cela nous devons être présents sur le terrain, multiplier les actions militantes, renforcer notre implantation locale.
Nous pouvons également compter sur nos élus locaux, qui vont continuer à se former et sauront démontrer leurs capacités à gérer demain une commune, un département, une région, avant que Marine le Pen ne remporte la prochaine présidentielle.
Bon courage à toutes et à tous pour cette rentrée politique, en espérant vous retrouver bientôt dans les réunions de sections ou de circonscriptions, dont les dates seront prochainement annoncées.

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