Agglopolys : quels projets pour demain ?
Après la construction du Jeu de Paume, l’Agglo devra se serrer la ceinture.
Alors que l’Agglomération blésoise peine à se développer, coïncée entre de Tours et Orléans, la priorité d’Agglopolys devrait aller aux équipements structurants et au développement économique.
Mais en 11 d’existence, l’Agglo n’est pas parvenue à redynamiser notre territoire.
Et désormais, en raison de la baisse des dotations de l’Etat et d’une croissance insuffisante, la situation va devenir de plus en plus difficile.
Christophe Degruelle déclare pourtant vouloir tout faire pour « préserver autant que possible sa capacité à investir pour tenir son rang dans la hiérarchie de la compétition urbaine et territoriale« .
Mais les perspectives pour les 5 ans à venir montrent au contraire que l’investissement va fortement diminuer, et qu’au delà de 2016, Agglopolys n’a plus de véritable projet.
A l’occasion du débat d’orientations budgétaires, Michel Chassier est intervenu au nom du groupe FN :
Délibération n° 2014-001 – Orientations budgétaires 2015.
« Monsieur le Président, mes chers collègues,
La préparation du budget est toujours une affaire d’équilibres. Mais cette fois, nous pourrions parler d’un numéro d’équilibriste !
Vous nous avez présenté une prospective sur 5 ans, qui nous donne une visibilité permettant d’avoir un véritable débat et nous vous en remercions car ce n’est pas toujours le cas dans d’autres assemblées.
Ce débat s’inscrit dans un contexte marqué par la baisse des dotations de l’Etat, qui touche aussi les communes, et les incertitudes liées à la réforme territoriale, le tout avec des hypothèses de croissance qui demeurent bien faibles, si tant est qu’elles se réalisent.
Cela remet tout simplement en cause le devenir de notre collectivité en tant que communauté de projets, et nous sommes véritablement à la fin d’un cycle.
En effet, si le Plan Pluriannuel d’investissement permet d’afficher 51 millions sur 5 ans, nous voyons bien qu’une fois terminée l’opération du Jeu de Paume, l’investissement retombe à 4,5 millions d’euros par an, dont 2,5 millions d’euros d’investissements directs, c’est-à-dire grosso modo l’entretien du patrimoine, et qu’il n’y a plus aucun projet pour l’avenir, comme l’atteste l’absence de subventions d’équipement en recettes.
Je voudrais aussi signaler le fait que le besoin de financement en 2015 et 2016, couvert par un emprunt exceptionnel correspond pratiquement au Jeu de Paume, qui représente en engagement de 21,4 millions d’euros sur 2 ans, à comparer à un besoin de financement de 21,9 millions d’euros sur la même période pour le budget principal.
Cela signifie que cet équipement a été programmé sans que nous disposions du financement nécessaire.
La conséquence sera bien sûr un endettement accru, avec des marges de financement réduites, ce qui nous amène en 2019 à une capacité de désendettement supérieure à 10 ans.
Nous pouvons également vérifier que les dépenses de fonctionnement, hors atténuation de produit, passent de 61,2% du budget en 2015 à 87,2% en 2019.
Côté recettes, la diminution des dotations de l’état atteint 2,8 millions d’euros sur la période, qui sont compensés par la fiscalité à hauteur de 3,5 millions d’euros supplémentaires pour le budget principal (9,1% de hausse), 633 000 euros pour le TEOM (+6,1%) et 1,5 millions d’euros pour le versement transport (+16,5%).
Mais pendant ce temps, les reversements aux communes sont gelés, alors qu’elles sont touchées de la même manière par la baisse des dotations de l’Etat.
Cette disposition est même étendue au fonds national de péréquation, gelé au niveau de 2014, sous réserve de délibérations concordantes de l’ensemble des conseils municipaux statuant à la majorité des 2/3, ce qui représente un risque, d’autant plus que cet accord doit être validé tous les ans.
Il nous aurait semblé préférable d’attribuer aux communes le dynamisme de cette recette nouvelle, en contrepartie d’un effort de gestion qui représenterait 376 000 euros pour l’année en cours, soit 0,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui nous semble tout à fait réaliste.
C’est l’inflexion que nous souhaiterions apporter au budget dès 2015, en faisant un effort accru sur les dépenses de gestion et sur les subventions versées.
Et il faudra surtout, après l’adoption de la réforme territoriale, lancer une réflexion sur les compétences de l’Agglo, qui dépendront pour beaucoup du sort qui sera réservé aux départements. »
Christophe Degruelle a répondu étrangement que « une communauté d’Agglo est là pour investir », que « l’investissement c’est la préparation de l’avenir« . Certes, nous n’avons pas dit le contraire, mais nous faisons le constat qu’au delà de 2016, l’Agglo n’a plus les moyens de lancer de nouveaux projets.
Au sujet du Fonds de péréquation c’est la sénatrice Jacqueline Gourault qui vient au secours du Président de l’Agglo, en insistant sur le fait que l’Agglo investit aussi pour les communes. Là encore, elle ne répond en rien à la question posée.
Comme d’habitude, le débat d’orientations n’a pas suscité d’autres interventions, tout ayant été ficelé au préalable en bureau communautaire…
Il y a quelques temps, un tronçon de l’escalier de la tour Eiffel était mis aux enchères à Cheverny. Je propose d’en faire autant avec le très moche passerelle de la gare de Blois, qui ne sert à rien. Les profits dégagés permettraient de financer des projets autrement plus utiles à l’ensemble des blésois.