Départementales 2015, Loir et Cher, Région Centre-Val de Loire Précédent Suivant

Loir et Cher : pourquoi l’UMP n’a pas gagné.

En Loir et Cher le PS a perdu des électeurs, mais sauvé des sièges grâce à l’UMP, qui de son côté n’a pas vraiment gagné. Analyse.
Dès le soir du 2ème tour, M. Sarközy s’est précipité devant les médias pour annoncer le triomphe de l’UMP.
On connaît la méthode. Mais à ce jour, il existe toujours un flou sur le nombre d’élus UMP : entre 1082 et 1138.
Il faut dire que la plupart des candidats UMP ont soigneusement caché leur étiquette aux électeurs.
L’exemple du Loir et Cher est emblématique. Si l’on reprend les déclarations effectuées par les candidats à la Préfecture, seul un binôme a été élu sous l’étiquette UMP à Selles sur Cher. Or, nous retrouvons 7 élus UMP dans le nouveau conseil départemental !
Ce qui ressort également de ce scrutin, c’est bien sûr le poids des élus locaux : maires, présidents d’intercommunalités, conseillers sortants voire parlementaires, qui a fortement influé sur les résultats.
Le cas le plus flagrant est celui du nouveau canton de Montrichard, où Jean-Luc Brault réalise 81,79 % au 2ème tour dans sa ville de Contres, un véritable plébiscite, tandis que son concurrent Jean-Marie Janssens enregistre 67,3 % dans sa ville de Montrichard.
Mais nous pouvons observer la même chose dans de nombreuses communes où le maire était candidat ou suppléant, ainsi à Chouzy sur Cisse ou le duo Perruchot-Lhéritier obtient 10% de plus au 2ème tour que sur la moyenne du canton.
Nos candidats n’en ont eu que plus de mérite, car la plupart n’avaient pas de mandat local, et se présentaient pour la 1ère fois.
Pour revenir à l’UMP, le bilan n’est guère brillant. S’ils augmentent, grâce à leur petit stratagème, le nombre d’élus au conseil départemental, ils ne pourront pas contrebalancer le pouvoir de Maurice Leroy.
Ensuite, on constate que l’UMP n’est pas en mesure de reprendre pied à Blois, Romorantin et Vendôme, où aucun de ses candidats n’a pu se maintenir au 2ème tour.
A Blois, face au maire socialiste, le FN pèse désormais 32,55 %, l’UMP locale est divisée et n’a pas de solution à court terme, son chef de file au conseil municipal en est arrivé à féliciter le président PS d’Agglopolys pour son budget ! (voir aussi la NR du 30 mars).
A Vendôme avec Pascal Brindeau et Monique Gibotteau, c’est le centre et le système Leroy qui s’installe après la défaite de la gauche, et le FN approche les 30% !
A Romorantin, où il a manqué quelques voix au FN pour être au second tour, malgré une progression de 8 points depuis les municipales, c’est le MoDem qui rafle la mise. Sachant que Jeanny Lorgeoux ne briguera pas un 6 ème mandat en 2020, la passation de pouvoir aurait-elle fait l’objet d’un « deal » avec Jacqueline Gourault, qui avait largement contribué à faire élire le maire PS de Romorantin au sénat… contre Maurice Leroy !
En attendant, voilà peut-être un concurrent embarrassant pour l’ambitieux Guillaume Peltier lors des prochaines législatives de 2017…
Mais dès maintenant, le résultat de ces départementales ne va pas jouer en faveur du maire de Neung, qui se voyait tête de liste aux régionales de décembre 2015.
Les scores élevés du Front National en Région Centre (26,40% au 1er tour) vont contraindre l’UMP, l’UDI… et peut-être le MoDem, a faire liste commune pour éviter de voir le FN arriver en tête.
Dans cette configuration, Guillaume Peltier n’a aucune chance d’être tête de liste, car pour l’UDI, c’est un casus belli.
Nous aurons certainement la réponse d’ici peu.
Ce qui est certain, c’est que dans cette élection les élus locaux, souvent tributaires des réseaux d’influence des uns et des autres, du département ou des intercommunalités, ne pourront pas peser de la même manière ni influencer les reports de voix comme cela s’est vu entre les deux tours des cantonales.
De plus, le scrutin ayant lieu à la proportionnelle, nos électeurs sont assurés que chaque voix compte, et qu’ils auront des élus. 

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