Baccalauréat : le miroir aux alouettes ?
Félicitations aux candidats au baccalauréat qui ont été admis. Le taux de réussite 2015 s’est élevé à 87,8%, selon les chiffres officiels du ministère de l’Education nationale, après les oraux de rattrapage. Dans le détail, le taux de réussite progresse de 0,6 point pour le bac général à 91,5%, il est stable pour le bac technologique à 90,6%, et recule de 1,6 point pour le bac professionnel à 80,3%. Ce dernier chiffre devrait inquiéter nos responsables nationaux.
Honte à ceux qui leur font miroiter que ce diplôme est un sésame définitif qui leur ouvre les portes de l’Université et de la vie. Alors que ce n’est que le début d’une bataille qui ne porte pas son nom dès lors que nos dirigeants socialistes ne veulent pas parler de sélection ni d’orientation à l’entrée de l’enseignement supérieur. La sélection existe mais elle est sournoise et non avouée. D’ailleurs le taux de redoublement des premières années de Faculté est tel que l’on peut parler de sélection…par l’échec. Mais ces années inutiles passées en Fac permettent de gommer les résultats du chômage qui, déjà, sont catastrophiques.
Les consignes ministérielles bienveillantes du Ministère, l’inflation des notations (on peut avoir 29/20 en maths), la multiplication par 13 des mentions Bien/Très bien en 25 ans, le fait que 46,2% des candidats aient obtenu une mention au moins Assez Bien, à tel point que les Banques en ont fait une argument racoleur et que c’est IKEA qui parraine l’annonce des résultats, les statistiques déplorables sur le chômage des moins de 25 ans, tout cela devrait faire comprendre qu’il se passe quelque chose de grave.
On veut mettre un bandeau sur les yeux de notre jeunesse afin qu’elle ne voie pas la réalité. Les Lycées font l’objet d’un classement académique et national. En Loir et Cher c’est le Lycée privé Notre Dame des Aides de Blois qui est en tête suivi du lycée Ronsard de Vendôme. En Indre et Loire et dans le Loiret ce sont aussi des Lycées privés qui sont en tête. Ces classements sont fondés sur le taux de passage de la seconde à la terminale.
Les responsables pédagogiques nationaux devraient s’interroger sur l’excellence de ces établissements privés qui FONT MIEUX AVEC MOINS de MOYENS pour en faire profiter les autres établissements publics. Enfin, il est souhaitable que les établissements soient jugés, non en fonction de leurs seuls résultats au bac mais en fonction de leur taux de réussite dans les 2 années qui suivent le bac.
Encore faudrait-il que les Lycéens maintiennent un contact avec leur établissement d’origine, qu’il existe de solides associations d’anciens élèves. Bref qu’il y ait un enracinement et un lien affectif entre l’élève et ses professeurs. C’est possible et nécessaire.