Vincent Lambert. Ce sont les plus faibles qu’il faut protéger. Pas les plus forts.
Condamné à mort par privation de nourriture ?
Ce blog a pour règle de ne traiter que les questions locales ou régionales. Mais faut-il se taire quand une décision de portée nationale va sans doute, à plus ou moins long terme, entraîner des conséquences locales gravissimes, dans nos familles et notre vie quotidienne ?
Un homme, nommé Vincent Lambert, se trouve à l’avant-veille de sa condamnation à mort par le corps médical après qu’un tribunal a décidé de mettre fin à toute fourniture alimentaire et liquide.
Dans quelques jours, le 23 juillet, une décision médicale risque de provoquer délibérément la mort de Vincent Lambert, un malade qui n’est pourtant pas en fin de vie et ne fait l’objet d’aucun soin coûteux ou disproportionné. En lui donnant la nourriture et l’hydratation nécessaires, ceux qui prennent soin de lui respectent simplement le cours de cette vie dont le mystère nous échappe et dont le terme n’appartient à personne, ni à la justice, ni au corps médical. Et malgré cela des médecins peuvent décider de cesser tout traitement.
A travers l’euthanasie, les soins palliatifs, la GPA, depuis quelques mois nous assistons à des débats essentiels sur la procréation, le maintien, donc le sens de la Vie humaine. Certains responsables politiques et moraux tournent le dos à des principes majeurs qui jusqu’à présent étaient considérés comme fondamentaux pour la stabilité et la survie de notre société.
« Tu ne tueras point » et « nul ne peut décider de mettre fin à la vie d’autrui» sont de ces principes qui risquent d’être enfreints et qui, pourtant, dérivent du serment d’Hippocrate. Un serment que d’autres médecins sont prêts à appliquer puisqu’ils se proposent d’accueillir Vincent Lambert dans leur établissement.
Aujourd’hui, c’est Vincent Lambert qui est menacé. Si le « traitement » s’arrête, demain il y aura des centaines de Vincent Lambert qu’une décision médicale injuste condamnera à mort. Nos responsables politiques et médicaux ne doivent jamais oublier que ce sont les plus faibles qu’il faut protéger, pas les plus forts.
D’ailleurs, Angèle Liéby vient de nous rappeler qu’elle a été sauvée par une larme versée alors qu’elle était dans un coma profond que les médecins croyaient définitif. (« Une larme m’a sauvée » Ed.Pocket) Pourtant, elle entendait et ressentait tout ce qui se passait autour d’elle. Elle a survécu grâce à l’affection et à la ténacité de sa famille. Espérons qu’il en sera de même pour Vincent Lambert le 23 juillet 2015.
Miguel de Peyrecave
Conseiller municipal de Blois
NDLR : il nous semble intéressant de compléter cet article par les déclarations de Jacques Attali, dans en un entretien avec Michel Salomon il y a plus de 30 ans :
« …mais dès qu’on dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société.
D’où je crois que dans la logique même de la société industrielle, l’objectif ne va plus être d’allonger l’espérance de vie, mais de faire en sorte qu’à l’intérieur même d’une durée de vie déterminée, l’homme vive le mieux possible mais de telle sorte que les dépenses de santé seront les plus réduites possible en terme de coûts pour la collectivité.
Alors apparaît un nouveau critère d’espérance de vie : celui de la valeur d’un système de santé, fonction non pas de l’allongement de l’espérance de vie mais du nombre d’années sans maladie et particulièrement sans hospitalisation.
En effet, du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement.
C’est parfaitement clair si l’on se rappelle que les deux tiers des dépenses de santé sont concentrées sur les derniers mots de vie.
De même, cynisme mis à part, les dépenses de santé n’atteindraient pas le tiers du niveau actuel (175 milliards de francs en 1979) si les individus mouraient tous brutalement dans des accidents de voiture.
Ainsi force est de reconnaître que la logique ne réside plus dans l’augmentation de l’espérance de vie mis dans celle de la durée de vie sans maladie. (…)
L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figures.
Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c’est la liberté et la liberté fondamentale c’est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société.
Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des prothèses qui permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera trop insupportable ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de pratique courante.
Je pense donc que l’euthanasie, qu’elle soit une valeur de liberté ou une marchandise, sera une des règles de la société future. »
Cet individu, souvent présenté comme un gourou alors qu’il n’a rien vu venir de la crise économique actuelle a été successivement le conseiller de François Mitterrand et de Nicolas Sarközy. Il est vrai qu’à lire sa comparaison entre socialisme et libéralisme (il parle de capitalisme à l’époque), ce n’est pas surprenant.
Il était encore complaisamment interviewé par la Nouvelle République du 21 juillet.
Ces écrits démontrent bien en tout cas que le recours l’euthanasie est une idée qui ne date pas d’aujourd’hui, et qu’on tente de nous imposer à travers une communication biaisée en prétendant « mettre fin aux souffrances« , ou encore lutter contre « l’acharnement thérapeutique« . Ce qui n’est absolument pas le cas pour Vincent Lambert, qui n’est pas sous traitement, mais uniquement alimenté, et que le Justice et certains médecins ont décidé de laisser mourir de faim.
Je veux disposer de ma vie et de ma mort !
Qui peut s’arroger le droit de m’interdire de mourir, si je le souhaite en cas de rès grave maladie ?
Si les cathos et autres croyants veulent être grabataires des années durant c’est leur droit (quoi que c’est moi qui vais payer !),
mais je suis athée et je ne leur reconnais pas le droit de m’imposer leur croyance !
Je respecte leur croyance (même si je considère qu’elle est basée sur des contes pour enfants, je refuse qu’ils me l’impose.
La particule exprime une position qui lui est toute personnelle !
le cas Lambert est complexe et souligne les limites de la loi Leonetti. La question est celle-ci : est ce qu’un homme, non croyant, a le droit de mettre fin à ses jours qu’il soit valide ou non, s’il le juge. En l’occurence, le cas Lambert pose la question de qu’est ce qu’une vie bonne? d’une vie que chacun veut vivre.
En ce qui me concerne, car chaque choix est individuel, je refuse aujourd’hui de vivre intubé ventilé, lavé torché, dans l’incapacité de m’exprimer. Ces directives anticipées sont claires.
Un peu d’hypnovel, du potassium et fin de cette vie qui n’en est pas une.