Nomades : un pouvoir impuissant, une population exaspérée.
(image d’archives : installation sauvage de nomades à Candé en septembre 2014).
Les faits. Invasion de caravanes à Candé sur Beuvron.
Une centaine de caravanes d’une communauté de gens du voyage se sont installées dans le bourg de Candé-sur-Beuvron le dimanche 12. Le Maire, au nom des habitants exaspérés, a écrit au Préfet pour lui demander de faire évacuer la zone en soulignant les effets néfastes de cette présence dans un village touristique.
Les habitants ne comprennent pas que les gens du voyage lavent leurs véhicules alors qu’il y a un arrêté de restriction d’eau, qu’ils ne payent pas l’eau ni l’électricité. (la Nouvelle République 23/7/15) Pour le maire (de gauche !), le seul moyen efficace est de taper au portefeuille et il suggère de conditionner les aides sociales au fait qu’ils stationnent dans les aires d’accueil prévues à cet effet. Car il faut savoir que les aires prévues légalement existent en Loir et Cher, il y en a 20, payées par le contribuable, mais un certain nombre de nomades n’en veulent pas. Elles ne sont pas assez près des zones touristiques !
Peut-être aussi refusent-ils certaines contraintes. Sans oublier que ces aires d’accueil sont régulièrement saccagées, comme celle de Vineuil ou ces derniers jours celle de Chissay-en-Touraine.
Dans les faits, c’est le maire qui se retrouve en 1ère ligne, alors que les aires d’accueil sont une compétence d’Agglopolys, qui en gère 3 (Vineuil, la Chaussée Saint Victor et Onzain, au total 42 emplacements) plus une aire de grand passage à Blois de 80 emplacements.
La réaction d’un préfet impuissant.
Une habitante de Candé avait écrit au Préfet la semaine dernière et nous avait copie de sa lettre :
« Monsieur Le Préfet,
Je suis une habitante de Candé sur Beuvron et je veux vous faire part de mon indignation suite à l’installation de gens du voyage au sein de notre commune. Cette installation engendre de nombreux désagréments, bruits de musique, poubelles le long de rues, excréments à 2 pas de notre maison, sans compter sur les incivilités de tout genre.
Nous ne pouvons même plus nous rendre avec notre fils aux jeux extérieurs installés par la commune pour nos bambins. Ces installations sont totalement sous l’emprise de cette communauté.
Nous avons contacté notre Maire qui semble totalement en manque de moyens.
Pour notre sécurité et celles de nos enfants, nous vous demandons d’intervenir afin que ces personnes soient dignement reçues dans les terrains prévus à cet effet.
Il est inacceptable que nous subissions ces désagréments plus longtemps.
Comptant sur votre efficace intervention, je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet, mes cordiales salutations.«
En guise d’intervention, le Préfet se contente de rappeler qu’en cas d’occupation illicite d’un terrain sur une commune, il existe deux possibilités. Soit le maire, contraint et forcé, autorise les nomades à séjourner temporairement sur le site moyennant finances. Les sommes proposées par les nomades sont en général si dérisoires et les détériorations si importantes que ce sont les habitants qui paieront les dégâts. Remarquons que le Préfet n’a pas honte d’envisager cette éventualité dans laquelle c’est la contrainte indirecte et non la loi qui a le dernier mot.
Soit le maire demande une « mise en demeure » et, dans ce cas, il sollicite le préfet. Toutefois, la demande d’expulsion peut se faire uniquement s’il y a un « trouble à l’ordre public ». On se demande en quoi consiste un « trouble à l’ordre public ». Faut-il un blessé, 2 blessés ou un mort ? On en déduit qu’enfreindre la loi n’est pas, pour le préfet, un « trouble à l’ordre public ».
Dans ce cas, le préfet peut demander à la Gendarmerie d’enquêter et de faire un rapport. A la suite de ce rapport, une notification est remise aux nomades, qui, riant à gorge déployée, disposent alors d’un délai de 24 heures pour quitter les lieux, avant l’intervention des forces de l’ordre. Mais pendant ces 24 heures, les nomades peuvent déposer un recours devant le juge qui a 48 heures pour statuer en référé. Autant dire que les recours permettent de rester sur place en toute quiétude une quinzaine de jours.
Et après ?
Le préfet applique les consignes laxistes du ministre de l’Intérieur et laisse les nomades enfreindre la loi impunément. Cet été, l’exemple de Candé sur Beuvron est multiplié par 200 à travers la France car il n’y a aucun risque à faire un bras d’honneur à la Loi, au Maire et au Préfet. C’est la leçon que tirent les nomades et les délinquants de tout poil !
Dans le cas de Candé-sur-Beuvron, il n’y a pas eu d’expulsion, car, selon le préfet, les conditions juridiques de trouble à l’ordre public n’étaient pas réunies. De qui se moque-t-on ?