Aides agricoles : Quand la gauche au conseil régional prend les éleveurs…pour des chèvres.
Votées le 15 octobre dernier, que sont devenues les deux millions d’euros d’aides régionales visant à soutenir les éleveurs ? D’un montant forfaitaire compris entre 500 et 1000€, vos élus FN avaient voté pour cette aide compte tenu de la situation d’urgence, malgré qu’elles ne constituent qu’une rustine temporaire à un problème majeur qui ne trouvera sa solution que dans le retour à une Politique Agricole Française face à l’influence toujours plus dévastatrice de l’Union Européenne.
France 3 Centre-Val de Loire a diffusé un reportage ce lundi 2/11 dans son édition du soir qui met en lumière une exclusion du dispositif des petites exploitations, qui ne peuvent en bénéficier en raisons de critères d’éligibilité drastiques : Quatre associés à Azé, près de Vendôme (41) qui élèvent des chèvres ont déposé un dossier de subvention auprès de la Région sans attendre un quelconque espoir. Et pour cause, l’exploitation caprine comprend 53 chèvres pour 3 hectares de surface fourragères contre une centaine de chèvres et 20 hectares demandés au minimum pour bénéficier d’une subvention qui ne permettra pas à l’exploitation de se développer, seulement d’alléger les charges quotidiennes. Les mêmes types de règles s’appliquent aussi à l’élevage bovin et ovin : à ce stade, alors qu’ils sont déjà très faiblement rémunérés, 40% des éleveurs ne pourront pas bénéficier d’un quelconque coup de pouce.
Matthieu Colombier, Conseiller Régional de l’Indre, avait tenu en session plénière à mettre en garde l’exécutif contre les dangers d’une compétitivité poussée à l’extrême et d’une productivité à moindre coût au détriment de la qualité et des circuits courts, ce qui tend à l’inévitable disparition des petits producteurs.
Rappelons qu’en Région Centre-Val de Loire, 97% des surfaces agricoles utilisées sont détenues par des moyennes et grandes exploitations, un pourcentage en hausse constante puisque 25% d’entre elles, essentiellement des petites, ont arrêté leur activité en partie en raisons de charges et contraintes de volumes trop élevées et du dumping social subi par leurs exportations qu’elles ne peuvent supporter sur les marchés européens et internationaux.
Le Conseil Régional, embarrassé, s’est contenté de dire qu’il avait consulté le « monde agricole » pour proposer ces aides exceptionnelles. Les élus du Front National s’interrogent : la majorité socialiste s’est-elle limitée à écouter le CESER (Conseil Economique, Social, Environnemental Régional), dont le Président n’est qu’autre que Xavier Beulin, également Président de la FNSEA, pro-libéral et pro-Bruxelles par excellence, fortement chahuté par ses confrères (y compris au sein de son syndicat) qui exigeaient une réelle volonté politique de l’Etat lors des manifestations cet été (la revalorisation des prix et le retour des quotas minimums) en lieu et place de quelques salutaires subventions ? Si c’est le cas, Nous le regrettons.
Philippe Loiseau, tête de liste du Front National pour les élections régionales et céréalier dans l’Eure-et-Loir, entend bien consacrer davantage auprès des agriculteurs oubliés qu’il défend déjà en commission agriculture au Parlement Européen… en attendant de rendre à la France le pouvoir de décider librement pour elle-même !