Négationnisme : nier l’histoire de France, c’est nier l’existence de la France.
Catherine Ségurane : une simple lavandière de Nice qui n’a pas hésité à monter aux remparts en 1506 pour frapper les assaillants à coups de battoir, alors que déjà les élites trahissaient. Comme quoi le peuple voit souvent plus clair que ses dirigeants.
Les Rendez-vous de l’Histoire ont toujours eu une forte connotation idéologique, voire politique.
On le voit encore cette année avec la venue du gourou Jacques Attali, qui interviendra sur le thème « peut-on prévoir l’avenir ? » Plutôt amusant pour quelqu’un qui s’est toujours trompé, mais qui a néanmoins conseillé Mitterrand comme Sarközy.
En tout cas il semble avoir du mal à prévoir son emploi du temps, car sa conférence prévue le samedi est reportée au dimanche…
Mais les organisateurs ne peuvent rien refuser à Sa majesté…
Avec Dominique Borne, professeur d’histoire à Henri IV, nous sommes dans un autre registre. Pour lui, l’Histoire de France n’existe pas. Pour arriver à cette conclusion provocatrice, qu’il exprime d’ailleurs depuis plusieurs années, il oppose différentes visions de l’Histoire de France telle qu’elle a été enseignée au fil du temps (la Nouvelle République du 9/10/2015).
Il y a bien sûr la vision classique de la naissance de la France avec le baptème de Clovis en 496, réalisant la fusion entre les peuples Celtes, Gallo-romains et germaniques, les Francs qui ont donné son nom à notre pays.
A la fin du XIXème siècle, après la défaite de 1870, c’est Vercingétorix qui est, c’est la cas de le dire, porté sur le pavois, et nos petits écoliers apprennent l’histoire de « nos ancêtres les Gaulois« . Cela durera jusque dans les années 60.
Ensuite le mouvement s’est accéléré. Sous la pression idéologique de la gauche, la France serait née en 1789, faisant comme disent les marxistes du passé table rase, sauf pour noircir les périodes qui ont précédé le passage « de l’ombre à la lumière« , et en oubliant tout ce qui a fait la grandeur de la France.
Mais cela ne suffisait pas à ceux qui veulent effacer toute trace de notre histoire et nier la réalité du fait national. Car le IIIème puis la IVème République ont étendu et défendu l’Empire français.
Le fait colonial était alors admis par tous, son plus ardent défenseur fut au XIXème un certain Jules Ferry… faudra-t-il un jour débaptiser les rues, les places et les innombrables écoles qui portent encore son nom ?
La version de l’Histoire politiquement correcte aujourd’hui enseignée est une vaste entreprise de culpabilisation autour de cette période, dans une vision des choses totalement anachronique.
Enfin, comme le remarque Dominique Borne dans son exposé, les « seules références historiques à gauche comme à droite concernent le conflit de 39-45 et la Résistance. »
Avec là encore une version officielle dont la simple mise en doute peut conduire devant les tribunaux.
Dominique Borne d’ailleurs avait une soulevé une vive polémique en 2011, quand il avait déclaré « Il faut bannir le mot “Shoah” des manuels, car c’est un mot étranger. » Il ajoutait que le terme relevait du registre mémoriel et non du registre de l’histoire.
Le conférencier nous amène ensuite, par petites touches, là où il voulait nous conduire : « il ne faut pas orienter les événements autour d’un axe [...] Il faut admettre que l’histoire peut être discontinue.«
On retrouve bien là le discours de cet ancien Inspecteur général de l’Education nationale, nommé par Luc Ferry, et qui a oeuvré pour la déconstruction de l’Histoire de France au collège et au Lycée, en supprimant des périodes entières, remplacées par l’histoire d’obscurs royaumes africains, le tout en effet de façon discontinue, sans fil directeur. Najat Vallaud-Belkacem, elle aussi invitée aux RVH, poursuit cette oeuvre de destruction.
Etape suivante : il faut insister sur le destin européen de la France, et l’orateur en donne pour preuve… l’arrivée des Phocéens à Massilia en 600 avant JC ! Apparemment personne n’a bronché dans la salle, mais tout de même, M. le Professeur, dire que les Phocéens étaient européens, c’est tout de même un peu fort !
Enfin, notre grand professeur pense qu’il faudrait insister davantage sur « une histoire longue des rapports entre la France et le monde arabe, puisque les deux se sont affrontés pendant plus d’un millénaire ! ».
Là encore, il s’agit d’un raccourci assez surprenant. Car les Sarrazins, musulmans certes mais pas tous arabes – encore une erreur de notre historien – n’ont franchi les Pyrénées qu’en 719, et ont été définitivement chassés en 759, à l’exception du massif des Maures dont une partie est restée occupée jusqu’en 973. Ce qui est loin de faire 1000 ans !
Ensuite, les pirates barbaresques, qui encore ne fois n’était pas tous arabes, ont sévi en Méditerrannée pendant des siècles, capturant des navires et leur cargaison mais aussi des esclaves chrétiens. Ce qui entraîné la bataille de Lépante en 1571, puis l’expédition d’Alger en 1830.
Il est donc exagéré de donner une telle importance aux seuls rapports avec les « arabes », terme lui même plutôt réductionniste puisqu’il englobe aussi les berbères et les turcs.
Mais on voit facilement où veut en venir Dominique Borne : la France doit accepter de disparaître en tant que nation souveraine dans l’union européenne, et accepter la présence massive de ceux qu’il nomme les « arabes », disons plutôt les populations musulmanes de sud de la Méditerrannée, du moyen-orient et de l’est européen.
Quant on sait que le Lycée Henri IV forme les futures « élites » de notre pays, on comprend mieux la dérive de nos dirigeants. Le système ne laisse rien au hasard : nos futurs dirigeants doivent être décérébrés et coupés de leurs racines.
La machine à broyer les peuples fonctionne à plein. Mais heureusement, les peuples résistent, et ne croient plus aux histoires à dormir debout, qui ne sont gobées que par les bobos.