Justice : une affaire exemplaire.
Un délinquant multirécidiviste, Kalifa, passe en correctionnelle devant le Tribunal de Blois pour… attaque à main armée alors que normalement ce genre de crime relève des Assises (la Nouvelle République 20/11/2015).
Entre mars et mai 2015, il avait en effet braqué une arme pour voler une jeune femme près d’un distributeur. Il avait aussi agressé et mis à terre un homme près du château pour lui voler sa sacoche. Il avait dans ces 3 mois attaqué une jeune femme pour lui voler son sac après l’avoir suivie et, en la prenant par le col, lui avait crié qu’il allait la tuer. Des menaces de mort qui dépassent l’esprit de la Correctionnelle. L’on comprend que la jeune femme tremble chaque fois qu’elle sent que quelqu’un la suit.
Dans cette affaire, malheureusement banale par les temps qui courent, comme le Président du Tribunal et le Procureur on peut s’étonner du classement procédural de l’affaire en correctionnelle qui aurait pu relever des Assises en raison de l’arme utilisée.
Qui a décidé de ce classement ? Le Juge d’instruction ? Le Parquet ? Mais, dans ce cas, il ne fallait pas s’en étonner publiquement. La Cour d’appel ? L’audience n’a pas permis de le savoir.
En revanche, nous savons à quelle sauce les victimes sont mangées. Elles tremblent et se cachent. Car c’est vraiment l’inversion des rôles : 2 victimes sur 3 n’ont pas osé se présenter à la barre pour témoigner en raison de la crainte que leur inspirait Kalifa. Dont on est certain qu’il ne fera pas les 18 mois ferme auxquels il a été condamné.
Cette pratique mérite un commentaire.
Bien que le vol à main armée constitue un crime, les cours d’assises sont engorgées et ne peuvent « traiter » qu’environ un millier d’affaires par an. « Pour faire face à cette impossibilité, la pratique de la « correctionnalisation » est apparue. Le juge d’instruction « oublie » un élément qui caractérise le crime, et renvoie devant le tribunal correctionnel. Il s’agit d’une pratique totalement illégale mais néanmoins assez courante qui consiste à donner à des faits qui constituent des crimes aux yeux de la loi une qualification délictuelle.«
C’est ce qu’écrivait un avocat en… 2005 !
Et il ajoutait : « Voici les deux cas les plus classiques de correctionnalisation : le vol à main armée (crime puni de 20 ans de réclusion criminelle), quand le butin est faible, et que personne n’a été blessé, qui devient un vol avec violences (5 ans) ; le viol (puni de 15 ans de réclusion criminelle) devient une agression sexuelle (5 ans)« . Il faut pratiquement qu’il y ait mort d’homme pour être certain de passer en assises !
Voilà la situation de la justice en France, qui ne va certainement pas s’arranger avec Madame Taubira.
Mais il ne fait pas oublier pour autant la responsabilité des gouvernements précédents de l’UMPS.
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Depuis des années, la justice s’est adoucie avec les lois, ce qui nous donne le résultat que nous connaissons aujourd’hui. Les lois dans leur application, devraient-être la réponse à une société toujours plus permissive et évoluées avec les problèmes que cette trop grande permissivité créait. Le délinquant est primaire, récidiviste, multirécidiviste, redevient primaire à sa majorité, puis récidiviste majeur, multirécidiviste et la fête continue.
La justice pour tous. Bel article. http://www.sunfimmo.com/