Quel avenir pour Blois et Agglopolys ?
Sur cette carte du SRADDT, la bi-polarisation Tours-Orléans est évidente. Au détriment des villes moyennes et de la ruralité.
Difficile de s’y retrouver dans les plans, les schémas et les projets élaborés à tous les niveaux.
On nous disait que la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) devait simplifier et clarifier les compétences de chacun.
Nous pouvons constater chaque jour qu’il n’en est rien.
Ainsi la Région élabore des dizaines de schémas, dont le SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires), Agglopolys gère le PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal), tandis que le SIAB (Syndicat Intercommunal de l’agglomération Blésoise) qui regroupe Agglopolys et la communauté de communes du Grand Chambord gère le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale).
Ainsi le dernier conseil communautaire a voté (sauf les élus FN) la révision du PLU de Blois, supprimant le coefficient d’occupation des sols et de la taille minimale des parcelles, dans la zone des Grouëts, en contradiction avec le volet paysager du projet de territoire d’Agglopolys.
Que nous réserve la révision du SCOT qui vient d’être lancée ? (la Nouvelle République du 6/04/2016).
Rien de bien nouveau.
D’abord la volonté de freiner l’exode urbain qui se poursuit, sans que les élus n’admettent les véritables causes.
Depuis la fin des années des années 80, de nombreux blésois ont préféré faire construire ou acheter dans les communes péri-urbaines pour plusieurs raisons : le choix de devenir propriétaire certes, le désir de s’installer plus près de la nature, d’avoir un peu de terrain.
Mais aussi, bien que personne ne veuille l’admettre, le souhait de vivre en paix, de pouvoir mettre ses enfants dans une école où ils ne seront pas minoritaires au milieu des enfants d’immigrés, de ne pas craindre chaque nuit de voir sa voiture brûler.
C’est ainsi que Blois a perdu plus de 4 000 habitants en solde net. Ce qui veut dire qu’au moins 10 000 Blésois « de souche » ont quitté la ville pour être remplacés par de nouveaux arrivants. Aujourd’hui entre Cabochon, la Quinière et la ZUP, il ne reste qu’une paroisse, 2 églises et déjà 4 mosquées. Tout est dit.
C’est pourquoi le SCOT entend restreindre les permis de construire en zone péri-urbaine, au nom de l’écologie, pour faire revenir des habitants en ville.
Autre problématique : le développement économique. Car si le SCOT espère attirer 10 000 habitants de plus sur le territoire d’ici 2030, c’est à condition de créer suffisamment d’emplois.
Or, rien n’est moins certain, chacun connaît la situation, y compris les menaces, non dites, au sujet de Delphi, 1er site industriel du Blésois.
Sur le plan commercial, on ne voit non plus comment le SCOT pourrait parvenir à inverser la tendance.
A Blois, le Centre-ville connaît toujours les mêmes difficultés, et le projet ACVL n’est pas de nature a redynamiser le commerce.
Le projet sur l’espace Saint-Vincent est totalement bloqué, comme nous l’avions prévu, mais là encore, seuls les élus FN avaient fait preuve de lucidité. Nous aurons l’occasion d’y revenir.
Sur le volet urbanisme et déplacements, on voit que le projet de 4ème pont est abandonné, quant à la 2ème sortie d’autoroute, dont on ne voit pas très bien le débouché, il est reporté aux calendes greques.
Pendant ce temps, l’agglomération de Tours fait le forcing pour obtenir le statut de métropole.
L’impression générale, c’est qu’il n’y a plus de pilote dans l’avion, plus de cohérence territoriale contrairement à ce que prétend ce schéma, nous assistons au contraire à une concurrence exacerbée entre les différentes collectivités, Région, principales agglomérations, départements etc…
Voilà le résultat de la loi NOTRe. Mais son but caché n’était-il pas de franchir une étape supplémentaire dans le démantèlement de notre Etat-nation ?
Les villes moyennes comme Blois et les territoires ruraux n’y seront certainement pas gagnants.