Venue de Marion Maréchal Le Pen à Châteauroux . Petite analyse d’un banal dérapage de presse!
La presse locale ne manque pas de relayer d’une façon insidieuse les menaces lancées par le vice président de la Région, Dominique Roullet, qui s’oppose à la venue de Marion Maréchal Le Pen dans un cabaret de Châteauroux au motif que cet établissement reçoit des subventions de la Région. Voyons de plus près la manière.
-« Les réactions n’ont pas tardé après l’annonce de la venue de la députée FN, Marion Maréchal-Le Pen, au Poinçonnet. » (Nouvelle République – toutes éditions – 15/4/2016)
Notre commentaire : Les réactions n’ont pas tardé parce que les médias se sont fait un devoir de relayer et de rendre public ce qui est un déplacement privé de MMLP. Mais de quelle réaction s’agit-il sinon d’un adversaire du FN ? A noter qu’il n’y a pas eu « des « réactions mais une seule réaction. La caisse de résonnance est là pour relayer « l’info ».
-« Elle doit assister, avec adhérents et sympathisants, à une représentation privée du spectacle consacré à George Sand, donné par le cabaret Le Skarabet. »
Notre commentaire : Mais s’il s’agit d’une représentation privée pourquoi réagir publiquement ? Ce genre de réservation privée se fait communément, pourquoi s’en étonner ? L’hypocrisie pointe son nez !
« Levée de boucliers du PS, le conseiller régional Dominique Roullet en tête, qui a rappelé la subvention versée par la collectivité et a demandé l’annulation de la réservation. »
Notre commentaire : Un seul bouclier » s’est levé, c’est peu. Il s’agit de celui de Dominique Roullet dont le journaliste omet de dire qu’il est vice-président de la région et pas un simple conseiller régional. Pourquoi ce silence sur sa fonction importante ? François Bonneau est-il d’accord ? Au nom de quoi cette subvention peut-elle jouer sur les réservations et le choix des clients? La subvention est-elle synonyme de clientélisme ? Autant de questions que la presse ne se pose pas.
-« L’équipe du Skarabet devait-elle refuser cette demande, quitte à passer à côté d’une belle somme ? Les membres de la structure y ont réfléchi et ont apporté une réponse. »
Notre commentaire : Subterfuge d’une fausse interrogation qui , en somme, est une condamnation. Mais au nom de quel principe du droit français l’équipe du Skarabet devait-elle ou pouvait-elle refuser cette demande ? Le commerce est encore libre en France. Le journaliste se substitue à la direction du Skarabet comme le ferait un juge partisan, ami socialiste de Dominique Roullet. De quelle « belle somme » s’agit-il ? Nous aimerions le savoir mais nous supposons que c’est le même tarif que s’il s’agissait d’un autre client. On laisse planer l’idée que les animateurs du Skarabet ne recherchent que l’argent. Ce n’est pas très joli !
« Mais sans prendre en compte, probablement, les conséquences de cette décision. Car avec cette affaire, et quelle que soit la décision prise dans les jours ou semaines à venir, nul doute que le Skarabet va voir son image écornée. »
Notre commentaire : Comme si l’équipe du Skarabet, aveuglée par l’appât du gain et l’absence d’esprit « citoyen », était une équipe de demeurés incapables de mesurer toute seule les conséquences de ses décisions. Ce qui en dit long sur ce que pense la presse régionale du lien qui relie les organismes culturels subventionnés à la Région. Cette phrase laisse planer une incertitude sur la décision du Skarabet d’accepter ou de refuser alors que la décision est déjà prise : le contrat avec MMLP est accepté. Mais, attention, des pressions pourraient être exercées directement ou indirectement à travers la presse et les médias jusqu’à ce que le Skarabet change d’avis. En quoi l’image du Skarabet sera-t-elle écornée? Ce serait plutôt le contraire.
-« Il était évident que la publicité faite autour de cette réservation allait prendre, tôt ou tard, un ton polémique peu propice aux affaires commerciales. »
Notre commentaire : Mais non ce n’était pas du tout évident. Le Front National ne dit rien quand des politiciens se réunissent dans des enceintes universitaires ou des salles de spectacles subventionnées. D’ailleurs ce n’est pas de la « publicité » mais de l’anti-publicité. Cette phrase laisse percer une menace sur l’avenir du Skarabet qui, malgré les subventions reçues par les collectivités, est une affaire commerciale qui doit dégager des bénéfices pour ne pas couler.
Conclusion. On le voit, quand l’hypocrisie le dispute au parti-pris, le lecteur risque de ne plus trouver l’objectivité et la clarté de ce qui a fait la grande presse d’information. Gageons que les lecteurs sauront décrypter ces insinuations et que les responsables du Skarabet sauront résister à cette pression médiatique. Ce sera leur honneur et leur liberté.