La Nouvelle République soutient-elle le graff provocateur de Vendôme ?
1 – Voiture de police de Ferguson : lettres bleues sur fond blanc. 2 – Voiture de la Police nationale : lettres blanches sur fond bleu. C’est bien le modèle choisi par « Monsieur Plume ».
Le graff représentant une voiture de Police incendiée sur le mur d’un gymnase à Vendôme a suscité plusieurs réactions, dont celle du Préfet de Loir et Cher et du maire de Vendôme, Pascal Brindeau.
Il était normal que le Front National réagisse également, ce qui a été fait sous la forme d’un article sur notre blog et d’un communiqué de presse : Communiqué FN41 graff Vendôme.
A défaut de le publier, la Nouvelle République le commente, en nous accusant de « récupération ».
A vrai dire, nous y sommes habitués. Quand le FN ne réagit pas, c’est qu’il n’a rien à dire, quand il réagit, il « récupère », les éléments de langage sont bien rodés.
Mais il apparaît dans ce billet un peu cavalier signé « Saint Georges » que la NR prend fait et cause pour le graffeur incriminé, et les graffeurs en général. D’où cette mise au point qui nous semble nécessaire :
– « les graffeurs récupèrent des murs laissés nus pour y exercer leur art » affirme l’auteur du billet. Il n’échappera à personne que la majorité des murs sont laissés « nus », c’est le choix de leur propriétaire, et n’ont pas vocation à servir de support aux graffeurs et autres tagueurs. Disons-le tout net : s’il existe quelques graffeurs de talent, et Monsieur Plume en fait certainement partie, 95 % des « oeuvres » qui couvrent les murs, les équipements urbains et jusqu’au matériels ferroviaires sont hideuses et constituent un véritable fléau visuel, en même temps qu’une atteinte aux biens et à la liberté d’autrui. Nous aimerions connaître la réaction de la NR si sa rédaction de Blois était « décorée » par des graffs plus ou moins artistiques.
– pour mieux défendre « Monsieur Plume », la NR compare le tag incriminé à un autre du même auteur représentant un « tank » (NDLR : un char d’assaut au look soviétique), et pour lequel nous n’avons pas réagi. L’explication est simple : nous n’avions pas connaissance de de ce « graff ». Mais la question posée par la NR est biaisée : « ce tank a-t-il plus droit de cité que la voiture de police américaine en feu ?«
Nous dirons que le message, s’il y en a, n’est pas le même, dans le cas de ce char d’assaut personne ne peut se sentir visé. Quant à la « voiture de police américaine« , la NR reprend la défense de « Monsieur Plume », alors que nous avons démontré, photo à l’appui, que la voiture représentée n’était pas une voiture de la Police de Ferguson, justification trouvée après-coup par l’auteur.
Enfin, si ce graff est réalisé sans autorisation sur un bien privé ou public sans autorisation, le propriétaire est en droit de demander réparation ainsi que la remise dans l’état initial, quelque soit la valeur artistique de l’oeuvre.
Le problème c’est probablement que tous ces « artistes de rues » – mais dont certains exposent aujourd’hui dans les salons – ont été porté aux nues depuis qu’un certain Jack Lang, par jeunisme et pour suivre la « modernité » venue des Etats Unis, a considéré les simples tags comme une forme d’art. Quant au maire de Vendôme, qui travaille officiellement avec l’artiste en question, c’est un peu l’arroseur arrosé.
Voilà quelques précisions utiles suite à ce billet de la NR, qui prouve sans aucun doute que nous avons visé juste, mais nous sommes disposés à poursuivre le dialogue avec tous ceux que cela intéresse.