Hubert Reeves. Le comment sans le…pourquoi de la destinée humaine
La conférence d’Hubert Reeves à la Halle aux Grains de Blois a presque fait le plein. Normal quand on connait la renommée du conférencier qui a eu le mérite de présenter une vision d’ensemble de la destinée humaine avec son habituelle écologie de gauche -car il existe une écologie de droite-. Ce qui toutefois n’a pas porté tort aux propos très intéressants exprimés malgré quelques contradictions ou non dits inévitables sur ce type de sujet.
Par exemple, dans sa volonté de préserver le vivant à tout prix, on se demande ce que Hubert Reeves pense de la suppression de l’enfant dans le ventre de sa mère avec l’avortement. Car un embryon humain relève lui aussi du « vivant ». Le sujet de l’avortement qui est tabou en France n’a pas été abordé par l’orateur mais il a plané à plusieurs reprises dans l’exposé à travers le Malthusianisme et le risque, discutable, de la surpopulation mondiale.
De même, lorsque faisant allusion à ces animaux qui laissent dépérir ou tuent leurs petits trop faibles au profit des plus résistants, Hubert Reeves aurait pu évoquer ces enfants trisomiques que l’on supprime avant leur naissance. Un eugénisme du même ordre que celui pratiqué par certains animaux qui sélectionnent les forts . C’est alors la fin de la « compassion » dont Hubert Reeves disait que c’était la caractéristique qui différenciait l’homme de l’animal.
Hubert Reeves s’est référé à l’indispensable « qualité de la vie ». Mais encore convient-il de définir ce qu’est la « qualité de la vie », une donné très subjective qui, sans doute, avec notre confort matériel, nous conduirait à refuser la vie menée par nos ancêtres il y a 400 ans alors que le bonheur et l’espérance de Ronsard ou de Montaigne pouvaient aussi à cette époque remplir une existence. L’homme a une extraordinaire capacité d’adaptation, il tolère parfois même l’intolérable !
En résumé, la science froide et objective d’Hubert Reeves nous révèle le « comment » du cosmos et de la vie, mais l’homme ne se contente pas du « comment » il veut aussi comprendre le « pourquoi ». La question a été posée à Hubert Reeves qui, malgré sa chaleur communicative, n’a pas voulu ou pas pu y répondre.
A cause du siècle des Lumières qui n’est pas aussi lumineux que l’on dit ?
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