Loi El Khomri : pourquoi il faut manifester à Blois le 11 juin.
Le cercle Front syndical et le FNJ 41 appellent à une manifestation le 11 juin à Blois contre la loi El Khomri.
Le bureau départemental du FN41 se joint à cet appel et demande aux adhérents et sympathisants du Front National à se mobiliser.
La loi El Khomri ne touche pas que les salariés.
Les syndicats sont majoritairement mobilisés contre la loi El Khomri considérant qu’elle porte gravement atteinte au droit de travail et risque d’augmenter encore la précarité.
Mais les organisations patronales n’en veulent pas davantage, et le gouvernement n’est pas parvenu à obtenir l’accord de sa propre majorité, il a fallu recourir au 49.3.
Alors pourquoi faire passer en force un texte dont ne veulent ni les partenaires sociaux, ni les parlementaires, et qui est très largement rejeté par l’opinion publique ?
Une loi européenne soutenue par l’UMPS.
En réalité ce projet comme le rappelle à juste titre le cercle Front syndical, n’est que la traduction de la feuille de route de l’Union européenne, qui vise à déréglementer au maximum, tout en imposant ses propres normes.
Il est donc soutenu aussi bien par les dirigeants l’UMP (LR), de l’UDI et du PS, même si une partie des députés renâclent, bien conscients des enjeux.
Il est certain que si cette loi passait, jamais elle ne serait remise en cause par un Sarközy ou un Juppé.
La loi El Khomri n’est pas la seule.
Elle vient dans le sillage de la loi Macron touchant déjà plusieurs professions réglementées à la demande de Bruxelles, au profit d’une véritable « ubérisation ». Sans qu’on en parle beaucoup, la loi dite Sapin II comprend aussi des dispositions sur la réforme des qualifications. Pour faire simple, la loi envisage de supprimer l’obligation de détenir une qualification professionnelle pour exercer de nombreux métiers de l’artisanat.
Les professionnels sont vent debout contre cette disposition dont les effets seraient catastrophiques pour les artisans, les PME-TPE de nombreux secteurs, sans parler de la filière apprentissage qui serait dûrement touchée.
La stratégie du gouvernement… avec l’aide de la CGT ?
Face au rejet massif de ces projets de loi, le gouvernement manoeuvre.
D’abord il y a eu le 49.3. La droite parlementaire a déposé une motion de censure en sachant qu’elle serait rejetée, il s’agit surtout d’une posture car sur le fond elle approuve la loi.
En réaction on a pu constater un durcissement des actions et des manifestations.
Mais le blocage des raffineries ou les grèves à la SNCF pourraient bien être contre-productives et retourner l’opinion, qui certes n’approuve pas la loi El Khomri, mais ne supporte pas ce type d’actions qui pénalisent d’abord les simples citoyens.
Ces actions ont eu également pour effet de faire évoluer le MEDEF, qui ne voulait plus de cette loi, mais qui aujourd’hui demande avant tout la fin des grèves et des blocages.
En réduisant le conflit à une simple affrontement Valls-Martinez (le leader de la CGT) le gouvernement espère aussi la dislocation du front syndical. Quitte à abandonner – provisoirement ? – la réforme de la SNCF.
Nous pourrions ajouter, sans tomber dans le « complotisme » que la présence des casseurs d’extrême-gauche dans les manifestations rend bien service au gouvernement.
La riposte : dire non à la loi El Khomri en élargissant le débat.
Nous ne devons pas tomber dans le piège. L’opposition à la loi El Khomri doit être relancée mais aussi s’élargir au-delà des salariés.
Il faut que les artisans, commerçants, dirigeants de PME comprennent qu’ils font partie des victimes et demandent le retrait de cette loi.
Face aux manoeuvres du gouvernement, les Français doivent être lucides et déterminés.
Le processus parlementaire est loin d’être terminé. Il est encore possible de mettre Manuel Valls et François Hollande en échec.
C’est pourquoi il faut être présent samedi 11 juin à Blois pour montrer que la CGT n’a pas le monopole et que nous pouvons combattre la loi El Khomri sans approuver ses méthodes.
Nous appelons également les élus à nous rejoindre.