L’enseignement est-il privé de débat public en France ?
Le débat sur les valeurs respectives de l’enseignement privé sous contrat ou public continue de plus belle et la Nouvelle République fait bien de revenir sur la question à quelques jours de la trêve de la Toussaint (NR du 18/10/2016).
Quelques faits méritent d’être rappelés. Si l’enseignement privé a le vent en poupe c’est surtout parce que le public a souvent renoncé à sa mission d’instruction pour donner surtout dans la social-citoyenneté. Ajoutons à cela que si le privé n’était pas limité et contingenté à 20% du public, il se serait beaucoup plus développé.
Certes, les parents « naviguent » entre le privé et le public, mais ils le font à des moments précis de la scolarité : quand leur enfant pose un problème d’adolescence et qu’il s’agit de le suivre avec plus de soin. Ce que fait le privé. En effet, malgré des moyens très inférieurs au public, les élèves sont plus encadrés et suivis dans le privé et les parents espèrent que la trajectoire de leur enfant sera rectifiée (professeurs référents, responsables de niveau, tutorat…).
La raison essentielle de cet engouement pour le privé est que le projet pédagogique des écoles privées implique davantage les parents, lesquels sont plus exigeants dès lors qu’ils payent un impôt supplémentaire pour l’instruction de leurs enfants. La présence massive en réunions parents/professeurs en est la meilleure preuve.
Ajoutons à cela que les chefs d’établissement privés choisissent davantage leurs professeurs que dans le public et que, grâce à cela, ils maîtrisent mieux l’homogénéité, donc l’efficacité, de leur corps professoral.
Faut-il rappeler que l’enseignement public coûte plus cher que l’enseignement privé sous contrat. On évalue à 1 951 euros la surdépense par élève du premier degré et à 2 788 euros la surdépense dans le second degré. On en déduit que des efforts doivent être faits sur le plan financier. Au moment où l’on parle de l’absence des professeurs, il serait indispensable que les professeurs du public comme du privé soient systématiquement remplacés quand ils sont en formation pédagogique ou que ces formations aient lieu pendant les congés.
Pour notre part, à un moment où les proviseurs et les professeurs se font casser la figure par des parents ou des élèves, nous notons qu’il y a un lien évident entre manque d’autorité, indiscipline et insécurité. Ceux qui dirigent l’Education « nationale » sont les enfants de 68, il ne faut pas s’en étonner.
Autant de réflexions qui sont dans l’air depuis des décennies et qui ne se concrétisent pas. Les élections présidentielles nous permettront d’en reparler.
NB. Qui a pu décider que les vacances de Toussaint commenceront et finiront en pleine semaine? On marche sur la tête rue de Grenelle!