Actualité, Economie, Social, Emploi, Loir et Cher, Région Centre-Val de Loire Précédent Suivant

Région Centre-Val de Loire : les statistiques du chômage laissent perplexe.

Nous le savions depuis des mois : il fallait absolument que les statistiques annoncent avant fin 2016 une « inversion de la courbe du chômage », condition que François Hollande s’était imposée lui-même en vue de sa candidature qui est désormais une quasi-certitude.
Et, miracle, les chiffres de ces deux derniers mois semblent lui donner raison, avec une légère baisse du nombre des inscrits à Pôle Emploi.
Nous vous tenons informés tous les mois de cette évolution, mais quelques précisions nous semblent nécessaire pour bien comprendre le mécanisme de la tromperie.
Pour cela nous avons repris les données mensuelles détaillées publiées par la DIRECTTE Centre sur la base des données de Pôle emploi.
Ce qu’il faut comprendre d’abord, c’est que les données affichées ne sont pas des données « brutes », mais « corrigées des variations saisonnières ». Ensuite, pour ce qui est des motifs d’entrées et sorties de Pôle emploi, ils sont communiqués sous forme de moyennes trimestrielles, ce qui ne permet pas une comparaison d’un mois sur l’autre.
Au final, nous pouvons tout de même en tirer un certain nombre d’enseignements.
Le premier c’est que depuis le début de l’année le nombre des entrées (inscriptions nouvelles à Pôle emploi) a toujours été supérieur au nombre de sorties. Un calcul permet d’établir que le solde serait de 3 170 inscriptions supplémentaires depuis le début de l’année en catégories A, B et C.
Ainsi pour le mois d’octobre, le nombre moyen d’entrées dépasse le nombre moyen de sorties (+ 560), mais on nous annonce tout de même une diminution du nombre des inscrits (- 2080).
Les motifs de sortie méritent également un examen attentif : on note une hausse importante du nombre d’entrées en stages, même si les mois d’été enregistrent toujours une baisse momentanée.
Les personnes inscrites en stage passent en catégorie D (+ 1440 depuis le début de l’année). Là encore le chiffre est trompeur : on peut être radié des statistiques mensuelles pour une stage qui dure 1 journée, ce qui représente la majorité des cas !
On peut également constater que les radiations administratives progressent régulièrement depuis le début de l’année (+22,8%), alors que les reprises d’emploi déclarées n’augmentent que de 7,5% et les entrées en stage de 35,1%.
Autre curiosité, le nombre de radiations pour cause de maladie reste identique en avril, mai, juin à 900 tout rond. Etonnant pour une moyenne trimestrielle glissante ! Il est permis de s’interroger sur la rigueur des méthodes employées pour obtenir un tel résultat.
Nous laissons à nos lecteurs le soin d’aller vérifier par eux-mêmes sur le site de la DIRRECTE.
D’ailleurs on remarquera qu’au moment où le gouvernement crie victoire, le Bureau International du Travail (BIT) publie des résultats inverses, en annonçant une hausse du chômage en France au troisième trimestre.