Fermeture de DIA : la Ville de Blois a du mal à reconnaître l’échec de la « politique de la Ville ».
La Nouvelle République revient aujourd’hui sur la fermeture du supermarché DIA de la place Lorjou, à la ZUP de Blois.
Nous en avions expliqué les raisons dans un article le 16 novembre, soulignant l’échec global du PRU (Plan de Rénovation Urbaine).
Non seulement le diagnostic était mauvais, mais les choix n’ont même pas respecté les préconisations de l’étude qui avait été réalisée.
Les Blésois ont vécu la dégradation rapide de la situation à la ZUP à partir de la fin des années 80. En réponse sont apparues les premières mesures de la « Politique de la Ville », avec la création de l’association « Développement Social des Quartiers » en 1989.
Puis l’idée des première « requalifications » de l’espace urbain et de rénovation du bâti. Surprenant quand on sait que les derniers immeubles de la ZUP ont été terminés en 1979, alors qu’il y a des immeubles HLM datant de 1953 avenue Foch ou rue de Flandres.
Les élus du Front National n’ont pas cessé de répéter depuis 1995 que les causes véritables de l’insécurité grandissante à la ZUP n’étaient pas à rechercher du côté de l’urbanisme, mais qu’il s’agissait avant tout d’un problème d’intégration, ou plutôt de non-intégration d’une population immigrée extra-européenne devenue trop nombreuse pour être assimilée.
Malgré tout des millions de francs, puis d’euros ont été engloutis en vain pour réhabiliter le centre commercial Kennedy, aujourd’hui rasé, mais beaucoup d’argent surtout a été distribué à de nombreuses associations pour essayer de maintenir le « lien social », comprenez pour tenter d’acheter un calme précaire.
Quand le grand projet de rénovation urbaine s’est mis en place au début des années 2000, les élus FN ont encore fois fait des propositions.
Il nous semblait évident que l’axe majeur autour duquel il fallait repenser l’organisation urbaine allait en gros de la rue Michel Bégon au carrefour avec l’avenue de France jusqu’à la plaine de la Croix Chevalier. Autour de cet axe on trouvait déjà un petit supermarché, la Poste, des commerces, des banques, une école, un collège, des équipements sportifs etc…
Ce qui correspondait en grande partie aux préconisations de l’urbaniste Gilles-Henri Bailly.
La Ville, à l’époque Nicolas Perruchot, a fait un autre choix, en voulant ouvrir la quartier sur l’extérieur avec la Place Lorjou, que nous avions qualifiée de « village Potemkine » et une zone d’activité avenue de l’Europe bénéficiant des avantages de la zone franche, ce qui a produit un effet d’aubaine incitant des professionnels de santé à se délocaliser sur le site pour payer moins d’impôts, sans créer d’emplois dans le quartier.
Aujourd’hui , après avoir englouti 243 millions d’euros dans le PRU, on s’aperçoit que les problèmes ne sont pas réglés.
Non seulement l’insécurité est toujours là, le moindre incident peut dégénérer comme on a pu le voir en novembre 2014, mais les déplacements de population ont étendu le problème à d’autres quartiers, comme la Quinière.
Les faits sont têtus, mais le maire de Blois et son équipe refusent toujours de reconnaître leurs erreurs.
Au passage on peut noter également que ceux qui soutiennent aujourd’hui François Fillon n’ont jamais critiqué la « politique de la Ville » ni le PRU, il y a une parfaite continuité entre Lang, Perruchot et Gricourt.