La Région Centre-Val de Loire et la Syrie : mise au point du Front National.
La prochaine libération de la ville d’Alep contrarie les plans de la « coalition ».
A plusieurs reprises par le passé, la Région Centre-Val de Loire a décidé des aides d’urgence aux populations sinistrées : après les séismes de 2010 à Haïti, de 2015 au Népal, cette fois-ci encore après la tempête Matthew à Haïti.
Ces aides demeurent symboliques, puisque l’enveloppe annuelle est de 100 000 euros, et le groupe Front National les a néanmoins votées, bien que cela ne relève pas des compétences de la Région.
Mais, lors de la dernière commission permanente, il nous a été proposé d’accorder une aide de 30 000 € au Comité International de la Croix Rouge pour son action en Syrie.
Michel Chassier a fait remarquer que cela risquait de constituer un précédent, d’autant plus que les zones de conflit ne manquent pas : outre la Syrie il y a l’Iraq, l’Afghanistan, la Lybie, le Yemen, le Soudan, la Somalie etc…
Il nous paraît donc imprudent de se lancer dans ce type de démarche, qui relève avant tout de l’action gouvernementale.
Ce que rappelle d’ailleurs le rapport qui nous a été soumis, expliquant « que l’action de la Région Centre-Val de Loire en faveur des populations sinistrées s’exerce dans le respect des engagements internationaux de la France et de la politique étrangère du gouvernement« .
Le problème c’est précisément que les engagements internationaux de la France conduisent notre gouvernement à soutenir la rébellion armée contre le régime en place, pourtant reconnu par les Nations Unies.
C’est ainsi que des groupes comme le Front Al Nosra, autrement dit Al-Qaïda en Syrie, sont financés, armés, ravitaillés depuis la Turquie voisine avec l’aide de la « coalition ». La présence de conseillers militaires et de « forces spéciales », y compris françaises, au côté des rebelles n’est un secret pour personne.
Et dans cette guerre médiatique, l’humanitaire est souvent utilisé comme une arme de propagande.
On le voit bien aujourd’hui à Alep, avec cette « une » de la Nouvelle République, « Alep meurt sous les bombes », au moment ou l’armée syrienne reprend le contrôle de quartiers qui étaient tenus par le Front Al Nosra.
Les habitants libérés témoignent de l’horreur qu’ils ont vécue, racontée par le seul humanitaire français présent à Alep-Est, Pierre le Corf : « Ils [NDLR : les habitants qui ont pu fuir les zones rebelles] ont commencé à témoigner déjà de ce qui se passait là-bas. Ils ont commencé à témoigner de la situation à l’est : le rationnement, les tortures, l’emprisonnement. Je suis vraiment heureux de voir que la situation aujourd’hui se démêle du fait que l’armée aujourd’hui permette vraiment cette avancée des choses d’un point de vue humanitaire. Évidemment, il y a des pertes humaines, c’est une réalité, c’est une guerre. Mais beaucoup de gens ont été sauvés ces derniers jours. » Il écrit sur page Facebook : « On parle ici de Djihadisme, d’enfermement, de torture, de vol, d’esclavage, de racket, de meurtres par décapitation et j’en passe… » Voilà qui change de l’image idyllique des bons rebelles chers aux médias français.
De la même manière le récit de la Nouvelle République contraste avec tous les reportages consacrés à la bataille de Mossoul où, curieusement, les bombardements de la coalition ne semblent pas faire de morts civils !
Il faudrait aussi rappeler que si depuis le 15 novembre 250 civils auraient été tués dans les combats de part et d’autre de la ligne de front – mais on accuse toujours une seule partie – la libération de la ville de Caen en 1944 a coûté la vie à près de 3000 civils, écrasés sous les bombes des libérateurs.
Mais aujourd’hui encore en Syrie, quand une bombe US tue des civils, c’est une « bavure », un « dégât collatéral », lorsque la bombe est russe, la frappe est « intentionnelle ». Pourquoi les principaux médias français relayent-ils cette propagande sans aucune analyse, sans le moindre esprit critique ?
Inutile de dire qu’à la Région les néo-fillonistes qui prétendent rééquilibrer la politique étrangère de la France sont restés silencieux, à l’exception d’une élue qui est intervenue pour soutenir le président Bonneau.