2ème échangeur de Blois : qui paiera ?
Le Président d’Agglopolys Christophe Degruelle (PS) et le président du Conseil départemental Maurice Leroy (UDI) viennent de co-signer un courrier adressé à Ségolène Royal, ministre en sursis pour demander à Cofiroute une étude sur une 2ème sortie d’autoroute à Blois.
Pourquoi l’Agglo rejoint-elle l’idée, agitée par Nicolas Perruchot durant la campagne des élections départementales, alors que de son côté le maire de Blois était plutôt réservé ? Pourquoi la CCI, jusqu’ici plutôt favorable ne semble plus suivre le projet ? Cela mérite quelques explications.
D’abord sur l’intérêt de l’opération.
L’échangeur de Blois-La Chaussée enregistre un trafic moyen de 11 000 véhicules/jour, à comparer aux 45 000 véhicules/jour de l’axe nord-sud (D952 A), très en-deçà des flux de circulations enregistrés à Orléans, qui compte 3 sorties pour une population dans l’aire urbaine (au sens INSEE) de 425 000 habitants contre 125 000 pour Blois.
Les bouchons observés quotidiennement depuis le sud du pont sur la Loire jusqu’à Fossé ne sont dûs qu’en partie à la sortie d’autoroute. C’e sont plutôt les flux nord-sud qui bloquent la sortie d’autoroute.
Une deuxième sortie mais où ?
Le problème de la deuxième sortie, c’est qu’on ne voit pas très bien où elle pourrait déboucher. La solution proposée serait de la raccorder à la route de Saint Sulpice. On ne voit pas bien l’intérêt pour les poids-lourds, puisque les zones d’activités sont à l’opposé et qu’il n’est pas possible de rejoindre la Loire (D952) sans revenir sur le quartier gare.
Autre question : qui va payer ?
Si jamais Cofiroute accepte de créer un nouvel échangeur, les collectivités seront appelés à le financer majoritairement.
L’Agglo ? Pas avant 2020, et au détriment du reversement aux communes membres.
La Ville de Blois ? Les marges sont encore plus limitées.
Le département ? Au prix d’une nouvelle hausse de la taxe foncière ?
On comprend aussi le désengagement de la CCI par ses propres contraintes financières.
Au passage, il est amusant de voir Maurice Leroy défendre ce projet alors qu’il s’est rallié à François Fillon, qui promet de supprimer les départements et de tailler dans les dépenses publiques !
Le Front National a toujours privilégié une autre solution qui consisterait à raccorder la sortie existante à la rocade nord en longeant l’autoroute au nord de la polyclinique. Il resterait ensuite à réaménager le rond-point de la route de Vendôme pour faciliter la sortie vers Vendôme et le centre commercial.
Si une deuxième sortie devait être envisagée, il faudrait plutôt raisonner à l’échelle de l’agglo et du département, peut-être à hauteur d’Herbault où le raccordement serait assez facile, ce qui permettrait de redynamiser les communes situées au nord-ouest de la Forêt de Blois.
Quand on prétend défendre les intérêts de l’Agglo et du Département, il faut raisonner un peu plus large !