Démocratie participative : un ersatz de démocratie.
La démocratie participative ou démocratie permanente est présentée par ses défenseurs comme le remède à un « déficit démocratique », une manière d’impliquer davantage les citoyens, une réponse au rejet de la classe politique.
Mais on peut s’interroger dès lors qu’elle est mise en place par ceux-là même dont le peuple se détourne.
Car de quoi s’agit-il en pratique : la Région va constituer dans chaque département un « panel » de citoyens « tirés au sort », d’élus et de « représentants des structures locales ».
Pourquoi d’ailleurs utiliser l’anglicisme « panel » qui signifie tout simplement « échantillon » ?
C’est probablement parce que la taille choisie pour cet échantillon, 12 personnes par département, ne lui confère aucune représentativité et encore moins de légitimité.
D’autant plus que le tirage au sort a été « arrangé » comme l’avoue Charles Fournier dans la Nouvelle République du 13 janvier. Selon certains critères mis en avant, mais dès lors qu’il ne s’agit plus d’un véritable tirage au sort anonyme et équitable, qui peut savoir vraiment pour quelles raisons certains candidats n’ont pas été retenus ?
A titre de comparaison, 1 076 416 électeurs s’étaient prononcés en décembre 2015 pour élire leurs représentants au Conseil Régional.
La liste du Front National conduite par Philippe Loiseau avait recueilli 308 432 voix.
Quel est donc l’intérêt de mettre en place un système abusivement qualifié de « démocratie participative » avec un échantillon de 72 citoyens, soit 1 électeur sur 15 000 par rapport aux votants e 2015, 1 électeur inscrit sur 25 000 !
La réponse est simple : il s’agit pour le président de Région et sa « majorité de gauche », qui n’a obtenu en réalité que 35% des suffrages, de se donner l’apparence d’un soutien de l’opinion afin de valider certaines initiatives qui ne font ps nécessairement l’unanimité.
L’avis de ces « panels » pourra donc être mis en avant pour faire pression sur les élus et influencer leurs décisions.
Le procédé est d’autant moins démocratique qu’au sein de ces groupes de travail, les élus seront bien présents pour orienter les débats.
Ce que dénonçait Michel Chassier lors d’un intervention en juin dernier, en soulignant que les simples citoyens ne disposeront pas des mêmes informations ni des mêmes outils d’aide à la décision que les élus, sans parler du soutien des services.
En résumé, le peuple vote mal, il convient donc de remplacer le peuple par des « panels » de citoyens étroitement contrôlés par les « bons » élus. C’est cela l’ersatz de démocratie que la Région propose.
Seuls les élus du Front National se sont vraiment opposés à cette imposture. Vous pouvez retrouver leurs interventions sur le site du groupe ou les revoir en vidéo sur le site de la Région Centre.