Justice. « Au nom du peuple français ».
A l’occasion de la rentrée judiciaire de Blois, au détour d’une phrase de conclusion, le procureur a fait allusion aux turbulences médiatiques et politiques soulevées par l’affaire de Jacqueline Sauvage.
Il a en effet souhaité apporter une réponse rapide aux actes de violences, spécialement, conjugales « qui se règlent par décisions de justice et non à coup de fusil dans le dos. » (la Nouvelle République du 24/1/2017).
Une façon de dire qu’il n’avait pas apprécié que, dans l’affaire Sauvage, la Justice soit rendue par les médias et le président de la République sous la pression de la rue.
Il est exact que la grâce octroyée par le président de la république ainsi que les mille soutiens féministes, médiatiques ou du Syndicat de la magistrature apportés à Madame Sauvage décrédibilisent et désavouent le fondement de la Justice. Une Justice qui est pourtant rendue « au nom du peuple français », par un jury populaire et non des magistrats professionnels. Et, sauf à faire du populisme, il est connu que le peuple ne peut pas se tromper !
Faut-il rappeler que ce procès jugé à Blois en Assises suivi d’un deuxième procès en appel a, par deux fois, condamné Jacqueline Sauvage à une peine de prison ? Peut-on imaginer que ces lourdes peines de prison aient été infligées, à 2 reprises, à la légère, par des citoyens comme vous et moi ?
Il est probable que les jurés populaires ont eu connaissance de faits dont Monsieur Toutlemonde et Madame Lapresse n’ont pas disposé. Et ce qui pouvait passer pour de la générosité risque, plus tard, de porter tort à la sérénité objective de la Justice rendue « au nom du peuple français ».
C’est sans doute ce qu’a voulu dire le procureur de la république. Et dans ce cas, il n’a pas tort.
«Au nom du peuple»… c’est précisément la maxime de Marine Le Pen pour les présidentielles !
Plus personne en croit en la justice de France. Dans tous les milieux, toutes les catégories socio professionnelles, plus personne n’y croit!