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Etre infirmier en 2017

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Etre infirmier en 2017, ce n’est pas faire partie de la classe moyenne. C’est être un ouvrier du soin. Il y a eu les manifestations, les coups de gueule sur Facebook, les reportages sur la situation des hôpitaux en France, sur les urgences, rien n’y fait. Tout le monde s’en moque, aux premiers rangs desquels l’actuelle Ministre de la Santé, Marisol Touraine. Enfin, heureusement, plus pour très longtemps.

Je suis infirmier dans un petit hôpital de province. Un hôpital qui a fermé des lits de chirurgie, qui a réduit le nombre de places disponibles en cardiologie. Je travaille ce matin et me lève donc à 5h15. Le service commence à 6h45. J’ai travaillé la veille jusqu’à 21h15 dans un service que je ne connaissais pas, avec des patients que je ne connaissais pas, afin de remplacer un arrêt maladie. Débutant, je gagne 1450 euros nets mensuels après trois années d’études post bac. Mais de cela aussi, tout le monde s’en moque.

Ces 10 dernières années ont vu la destruction de la médecine libérale. Dans ma région, rurale, les médecins libéraux ne sont pas remplacés. Il y a de moins en moins de cardiologues, de dentistes, d’ORL, d’ophtalmologistes, de dermatologues, de neurologues. Si bien que les patients, âgés pour la plupart mais pas que, s’adressent aux urgences pour un scanner, une prise de sang, un placement de personne âgée en maison de retraite, de la fièvre, des maux de tête, un mal de gorge, tout et n’importe en quoi en fait. Dans le service, notre matériel est souvent défectueux, les pannes informatiques fréquentes. Les soignants remontent régulièrement ce type de difficultés… mais tout le monde s’en moque.

Les médecins sont épuisés et enchainent des gardes de 48h00. Ils sont d’origine immigrée et moins payés que les Français. La raison est simple : le numerus clausus a bloqué les évolutions ; la médecine libérale de centre-ville permet à ceux qui s’installent d’éviter les contraintes des horaires de nuit, les gardes.  Les médecins des urgences peuvent « tourner » sur plusieurs hôpitaux, notamment par interim, ce qui grève les budgets et engendre de la fatigue. C’est un cercle vicieux : moins il y a de médecins, plus il y a d’interim et donc moins il y a de budgets. Et moins il y a de budget, moins il y a de médecins. Mais tout le monde s’en moque.

Sauf peut-être celui ou celle qui attend cinq heures sur un brancard aux urgences….

Une alerte dans un quotidien régional d’un chef de pôle urgences du plus gros hôpital du département n’y a rien fait. Tout le monde s’en moque.

Les soignants sont souvent des soignantes. Des femmes, des mères qui élèvent parfois seules leurs enfants, qui ont des vies à gérer, qui se lèvent, confient leurs enfants à des nourrices qu’elles rémunèrent. L’année dernière, la perspective d’un nouvel impôt sur le foncier a soulevé une bronca. Il parait que le projet reste sur la table : ce seront des sorties en moins avec les enfants. Encore. Le matraquage fiscal du quinquennat Hollande a fait beaucoup de mal. Mais tout le monde s’en moque.

Puis elles commencent leur journée qui ressemble à un abattage de taches : soigner, rassurer, perfuser, panser, laver, redresser, aider à marcher, à nourrir, écouter, noter, retranscrire, organiser les sorties, les entrées, la paperasse, contacter les autres professionnels, les transferts vers les examens, organiser, transmettre aux élèves, gérer son stress. Parfois dans le calme, parfois les cris, les récriminations, parfois la violence et les insultes de patients ou de leur famille qui ne comprennent pas qu’on ne les soigne pas alors qu’une personne est en réanimation dans le box d’à côté. Mais tout le monde s’en moque.

Le 12 mai est la journée mondiale des infirmiers/infirmières. Je me souviens que Marine Le Pen fut la seule personnalité politique à nous souhaiter bonne fête en 2016.

La seule qui ne s’en moquait pas.

Nous sommes 1,5 millions de salariés du secteur de la santé, et je ne compte pas les médecins ni les infirmiers libéraux…

Aux présidentielles prochaines, nous glisserons un bulletin de vote dans l’urne. Et ce ne sera pas pour ceux qui ont détruit notre système de santé libéral et public, écrasé les classes moyennes d’impôts et de taxes, dégradé les conditions de travail ou fermé des hôpitaux.

Et là, du coup, ceux qui nous ont fait cela, ne s’en moqueront plus.

Le 23 avril et 7 mai prochain je voterai Marine Le Pen.

G., infirmier dans un hôpital public de la France des oubliés

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