Incendies criminels : suite sans fin.
Un fait divers résumé en cinq petites lignes dans la Nouvelle République du 22 juillet. C’est tout ce que la presse consacre à un incendie volontaire allée Tortat dans la nuit de jeudi à vendredi.
On y apprend que vers 4 heures du matin, « une voiture et des poubelles ont brûlé. »
Pour quelles raisons ? Mystère.
Mais chacun aura compris.
Il y a quelques années encore l’allée Tortat, comme l’ensemble du quartier de la Pinçonnière était plutôt tranquille. Composé en grande partie de pavillons locatifs spacieux, livrés au début des années 80, résidaient des familles avec enfants, aux revenus moyens, souvent deux salaires : employés de l’industrie et du commerce, ouvriers, fonctionnaires.
La disposition en allées constituant des impasses favorisait l’occupation de l’espace par les enfants qui pouvaient y jouer en toute sécurité, sous la surveillance mutuelles de parents qui se connaissaient tous.
On n’avait pas attendu la « fête des voisins » pour organiser dans certaines allées des fêtes conviviales, comme dans l’allée de Sancerre où elle durait tout le week-end.
Mais les choses ont changé avec le PRU et le relogement de familles venues d’immeubles de la ZUP qui ont été démolis. Nos élus pensaient favoriser ainsi la « mixité sociale ». Mais comme ailleurs, cela s’est traduit par un remplacement progressif de la population, et par un changement radical du quartier.
On voit d’ailleurs que ces feux de voitures ont touché récemment aussi la rue des Peupliers, de l’autre côté du parc de l’Arrou.
Dans tout le secteur, la tranquillité est désormais un lointain souvenir.
Mais la presse ne semble pas beaucoup s’y intéresser, bien que les faits soient quasiment quotidiens, et e,core tous ne sont pas rapportés.
Il y a eu des feux de poubelles également Place Coty il y a quelques jours, mais aussi un feu, non signalé, mis dans la cage d escalier du 18 rue Jean de la Fontaine à la Quinière dans la nuit du 16 juillet.
On imagine les conséquences que de tels actes peuvent entraîner. Faudra-t-il qu’il se produise un drame pour qu’il y ait une réaction des autorités ?
Le problème c’est aussi que le nouveau code pénal a englobé l’incendie volontaire, auparavant considéré comme un crime, dans la catégorie des « destructions volontaires ».
Il faut qu’il y mise en danger de personnes pour qu’une peine plus sévère soit appliquée, mais n’est-ce pas le cas lorsqu’on met le feu dans un hall d’immeuble ?
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Sans commentaire… Ou plutôt si, mais bien trop long à exposer ici sans langue de bois. Je ne connais ce quartier que par les articles relatant ce genre de faits divers, mais il devait être très agréable à vivre avant l’arrivée de ce genre de criminels, car il s’agit bien de crimes malgré la dépénalisation de ces actes. L’incendie d’une cage d’escalier trop vite circonscrit n’intéresse visiblement pas la presse, pas plus que la justice puisque personne n’en a eu à souffrir dans sa chair (pas assez gore pour la NR). En effet, ce genre de « spectacle » trop répétitif ne représente pas un scoop et donc n’est pas assez vendeur. A moins de créer notre propre journal, on ne le verra jamais en une de la presse traditionnelle trop à l’affut de l’exceptionnel, ce qui n’est à l’évidence pas le cas puisqu’il faudrait de nombreux blessés ou bien mieux, de nombreux morts. Et puis la presse s’auto censure pour ne pas avoir à désigner, même vaguement, les auteurs, et à en répondre devant la justice qui du coup n’est pas du tout laxiste, la loi ayant été durcie en ce qui concerne la désignation de certains auteurs de crimes ou de délits qui sont pourtant désignés lors de leur rare procès (audience publique).
PS : le code pénal parle de « destruction volontaire par substance explosive ou incendiaire », délit prévu et réprimé par les articles dont je n’ai plus le souvenir et dont j’ai la flemme de rechercher, mais on parle toujours d’incendie criminel bien qu’il s’agisse de délits rarement condamnés comme on peut le constater lors d’incendie de forêts quand on retrouve les auteurs, très rapidement libérés (prisons encombrées) avec une tape sur les doigts (autrement dit « rappel à la loi »). Mais il existe encore de trop rares TGI moins encombrés que les autres qui se donnent les moyens de poursuivre. Et là, la presse en parle mais à mots choisis ou couverts.
Nous ne demandons pas l’embastillement de tout ceux qui bougent un cil, mais simplement l’application de la loi qui n’est pas si mal faite que cela et non pas la création d’une autre qui prendra des années avant d’être adoptée et une éternité avant d’être appliquée.