Loir et Cher : le parti de Macron rattrapé par les pratiques des « vieux partis ».
Le crime était presque parfait.
Des citoyens sincères, dégoûtés par le spectacle d’une classe politique jugée incapable de proposer des solutions crédibles, critiquée pour ses pratiques parfois douteuses, ont cru que le mouvement créé par M. Macron avec le soutien des banquiers, des affairistes, des médias, de l’Union européenne et l’appui discret de François Hollande allait provoquer un renouveau des moeurs politiques dans notre pays.
Nous avons eu beau dénoncer cette imposture, nous n’avons pas été entendus, le tintamarre médiatique était trop fort autour du candidat chargé de sauver le système.
Mais les faits sont têtus et progressivement les « marcheurs » ouvrent les yeux.
Déjà l’arrogance, l’insolence de M. Macron commence à sérieusement indisposer les Français. Sa mise en scène lors de rencontres internationales ne pourront tromper bien longtemps, d’autant plus qu’elles ne se traduisent pas par le moindre résultat.
Comment en serait-il autrement d’ailleurs, puisque la France a consenti l’abandon de sa souveraineté ? Après la rencontre Macron-Poutine à Versailles, la diplomatie russe s’est contentée de poser une seule question : quel est le degré de liberté de M. Macron pour infléchir la politique de la France ? Tout le monde connaît hélas la réponse.
Même constat avec Trump, sauf que dans ce cas on voit bien que la France suit fidèlement la politique des Etats Unis en Syrie, au point d’y associer nos forces spéciales sur le terrain en totale violation du droit international, mais sans avoir la moindre initiative dans la conduite des opérations.
Cette mise en scène avait évidemment pour but de donner de la vraisemblance au personnage que les Français ont envoyé à l’Elysée, mais aussi de détourner l’attention de la politique intérieure.
Or dans ce domaine, bien que les médias demeurent discrets, tout commence très mal.
D’abord la « découverte », par un ancien ministre des finances d’un « trou » de 8 à 9 milliards d’euros dans le budget de l’Etat, dont lui-même pas plus que son armée d’experts et de spécialistes (pas moins de 500) n’auraient pas eu vent !
Un mensonge si énorme que les Français ne l’ont pas avalé. Mais qui permet de justifier le tour de vis budgétaire exigé par l’UE et par nos créanciers. Quand nous disions que la France était condamnée à l’esclavage pour dette, en voici une nouvelle preuve.
Une bonne partie de ces économies vont se faire sur le dos des collectivités locales, après 3 ans de réduction de leurs dotations, et risque de conduite à une nouvelle hausse des impôts locaux, en particulier de la taxe foncière.
La réduction des budgets de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice est plus qu’une erreur, une faute lourde. C’est méconnaître l’état de nos armées, envoyées au combat avec des matériels vieillissants et de moins en moins opérationnels.
Dans la Police, au lieu de recruter comme promis, ce sont des unités de réserve qui sont supprimées.
Et que dire de la Justice, déjà la moins bien dotée d’Europe, une véritable honte pour notre pays.
La réaction de général de Villiers, répondant à huis clos aux questions des parlementaires en commission était par conséquent tout à fait légitime. C’est le comportement puéril de M. Macron qui se révèle indigne d’un chef d’Etat.
Et comme les ennuis volent en escadrille, c’est maintenant la réduction de l’Aide Personnalisée au Logement (APL) qui fait scandale. Même si cette réduction est faible (5 € par mois) elle est tout à fait symbolique au moment où les loyers augmentent et où le même Macron allège l’Impôt sur la fortune (ISF). Encore une faute politique qui aura des conséquences, et qui ne fera qu’accélérer la chute de la popularité de l’Elyséen, dont la forte baisse récemment constatée date d’avant cette mesure.
A tout cela s’ajoute la hausse de la CSG, des taxes sur le diesel, des cigarettes, le gel du point d’indice des fonctionnaires…
Enfin, à la rentrée, il va falloir aborder la loi travail.
C’est dans ce contexte que les adhérents du mouvement devenu « La République en Marche » (LREM) commencent à se rebiffer.
Certains avaient déjà compris à l’occasion des législatives que le processus d’investiture n’était pas différent de celui des « vieux » partis.
On l’a vu en Loir et Cher où c’est le candidat MoDem, Marc Fesneau, qui a été investi dans la 1ère circonscription en raison de subtils accords nationaux avec François Bayrou.
Même chose aux sénatoriales, où LREM soutient la sénatrice sortante Jacqueline Gourault (MoDem).
Ce que n’a pas apprécié Gildas Vieira, conseiller municipal de Blois qui avait rejoint le mouvement. Il vient d’annoncer sa candidature, ce qui lui vaut d’être exclu de LREM.
La fronde des adhérents au sujet des nouveaux statuts est également révélatrice d’un profond malaise.
M. Macron aurait dû se remémorer la célèbre citation d’Abraham Lincoln : « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. »
Je ne suis pas étonné, C’était écrit ! !