Les présidents de régions, cocus mais pas contents.
Discours sans surprise du Premier ministre : le Front National avait prévenu.
Les présidents de Région et les élus attendaient les annonces du Premier ministre ce matin à Orléans.
A tel point que François Bonneau avait décidé de reporter le débat d’orientations budgétaires, espérant un geste du gouvernement à l’occasion du Congrès des Régions de France.
Ces derniers jours, certains ont exprimé dans les médias leur mécontentement face à la baisse des dotations aux collectivités programmée sur la mandature.
Baisse aggravée encore dans la préparation de la loi de finances 2018, avec l’annulation pure et simple de 450 millions d’euros correspondant à un engagement de l’Etat dans le cadre des transferts de compétences de loi NOTRe.
Mais ce matin, les élus n’ont pas eu vraiment le courage de manifester leur désaccord, et si Philippe Richert a fait part de ses griefs, le porte-parole de M. Macron n’a pas été interrompu une seule fois pendant son discours.
Nous ne reviendrons pas sur ces propos, les médias s’en chargeront. Nous en retiendrons simplement les points essentiels.
Tout d’abord Edouard Philippe justifie cette rupture contractuelle par la situation des finances de la France, feignant de n’avoir découvert la réalité qu’une fois aux affaires après avoir demandé un audit à la Cour des comptes.
Comme si M. Macron n’avait pas été ministre des finances de François Hollande ! Et s’il disait vrai, que faut-il penser du bataillon de 400 experts qui ont travaillé sur son programme ? On voit bien que cette annonce n’est pas sérieuse, et que le candidat Macron a bien menti aux Français au cours de sa campagne.
Au passage, le Premier ministre a évoqué, sans le dire, un budget 2017 non sincère. Mais que faut-il penser du budget 2018, dont l’équilibre est déjà mis en doute par de nombreux observateurs ?
Le gouvernement ne reviendra donc pas sur sa décision, Bruxelles ne lui permettrait pas.
D’ailleurs, dans la foulée du discours de la Sorbonne, Edouard Philippe s’est fait le chantre d’une Europe fédérale que le petit gouverneur de la France appelle de ses vœux, sans toutefois consulter les Français.
Le Premier ministre a terminé son discours en parlant de concertation, à travers la conférence des territoires, les assises de la mobilité ou encore les états généraux de l’alimentation. Chacun sait pourtant que ces pseudo-consultations font partie des méthodes habituelles pour faire partager des conclusions déjà prêtes avant même le début de ces palabres.
Au final, les élus ont peu réagi à ce discours sans surprise, à la limite méprisant.
Mais pouvait-on s’attendre à autre chose, dans la mesure où la totalité de présidents de Région et la plupart des élus présents ont appelé, en connaissance de cause, à voter Macron.
En sortant de cette conférence d’ouverture, nous apprenons dans les couloirs une autre mauvaise nouvelle : l’Etat pourrait remettre en cause l’accord passé avec certaines Régions, dont la nôtre, sur le transfert des TET (trains d’équilibre des territoires). Affaire à suivre.
Réagissant à son tour au propos méprisants du Premier ministre, François Bonneau annonce que les Régions allaient boycotter la conférence des territoires, qualifiée de « tartufferie ».