Communes : des « efforts volontaires » imposés sous la menace !
Jacqueline Gourault avait donné le ton avant le 58ème congrès des maires de Loir et Cher : pour expliquer les réformes aux maires, il fallait davantage de « pédagogie ».
Ce n’est pas nouveau, c’est toujours ce qui disent les gouvernements quand une réforme passe mal : c’est qu’elle aurait été mal expliquée. Ou bien que les intéressés ne sont pas assez intelligents pour comprendre, pour rester poli.
Et pour prêcher la bonne parole aux élus locaux on a fait appel à Patrice Raymond, Maître de conférences en droit public, consultant et formateur au centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT).
Cet universitaire n’hésite pas à proclamer, non sans grandiloquence que « nous sommes à l’an I d’une nouvelle ère » ! (la Nouvelle République du 11/11/2017)
C’est exactement la rhétorique de M. Macron, sauf qu’il n’était que le dernier recours d’un système à bout de souffle, le représentant des milieux d’affaires dont il est tenu de respecter strictement la feuille de route, sans quoi ses sponsors n’hésiteront à balancer tous ses conflits d’intérêts au Canard enchaîné.
La réalité est plus prosaïque : il s’agit de se conformer aux exigences en terme de déficit public contenues dans le traité de Maastricht… approuvé par la France, y compris par certains qui en dénoncent aujourd’hui les conséquences.
Le problème c’est que l’état ne parviendra a endiguer son propre déficit.
Dans les prévisions de la Loi de Finances 2018, on constate que le solde du budget de l’Etat restera déficitaire en 2018 (3,2%) c’est à dire au même niveau qu’en 2017, pour augmenter encore en 2019 (4%), avec le promesse d’une diminution… en 2022 à 1,8% !
Sarközy avait fait le même genre de promesse, promettant l’équilibre en fin de mandat, mais il a eu l’excuse de la crise, Hollande avait renouvelé la promesse sans l’atteindre et là il n’y avait même plus d’excuse.
Peut-on croire sincèrement à la promesse de Macron ? Il est permis d’en douter.
En guise de « nouvelle ère » nous retrouvons le même discours et les mêmes méthodes.
Mais si l’Etat ne parvient pas à atteindre ses propres objectifs, il exige des collectivités, et des administrations de la sécurité sociale qu’elles y parviennent, et même au-delà !
En résumé, puisqu’en 2022 le budget de l’Etat sera toujours déficitaire, on demande aux communes et à la sécurité sociale, non pas d’être à l’équilibre, mais d’être excédentaires !
Il faut le savoir à nos concitoyens, car tout cela sera lourd de conséquences.
Quant au « volontarisme » prêché par Mme Gourault, signalons simplement que la Loi de Finances prévoit un durcissement des régles en matière d’endettement des communes, qui les placeraient de facto sous tutelle du Préfet si elles ne respectaient pas les nouveaux ratios d’endettement. Curieuse conception du volontarisme !
Mais qu’on se rassure, Mme Macron touchera bien ses 440 000 de frais annuels (*). De quoi acheter quelques robes ? Vous n’y pensez pas, elles lui son prêtées !
(*) sans compter les frais annexes et de représentation… Deux collaborateurs sans compter le personnel du secrétariat…
Faisons confiance à notre « cher » président pour trouver une solution auprès de ceux qui ne font que toujours plus payer : les « riches, ceux qui ga