Budget 2018 : le Front National domine le débat en Région Centre-Val de Loire.
Concertation pendant une suspension de séance.
Dès l’ouverture du débat sur le budget 2018, l’UDC (Union de la Droite et du Centre) annonce la couleur : par solidarité avec la majorité régionale en raision de la baisse des dotations de l’Etat, leur groupe se prononcera pour une abstention « vigilante ».
A part cela, Constance de Pélichy qui remplaçait Guillaume Peltier « alité » n’avait pas grand chose à dire, sauf proposer un amendement sur le démocratie participative pour trouver un prétexte à ne pas voter le budget.
L’intervention de Michel Chassier au nom du Groupe FN était d’une autre teneur ( Rapport-17.05.01-Budget-Primitif-2018-Intervention-Générale-Michel-CHASSIER.)
Remettant les pendules à l’heure l’élu FN a rappelé que ce que le président Bonneau considère comme une « affirmation du fait régional » n’est rien d’autre que le désengagement de l’Etat, qui transfère des compétences sans les financer, ou du moins très partiellement.
Mais surtout la Région repousse une fois encore les choix qu’imposerait la contrainte budgétaire, en poursuivant une politique de dispersion des moyens qui frise parfois le clientélisme.
Faute de faire des choix et d’affirmer une stratégie régionale, l’exécutif s’est contenté de rogner ici et là, diminuant les crédits pour plusieurs programmes de développement économique qu’il s’agisse de l’artisanat, de l’agriculture ou même de l’innovation. Même chose sur les politiques territoriales : les CRST (Contrats Régionaux de Solidarité Territoriale) passé avec les Pays, les Intercommunalités et les Agglomération seront prolongé sur 6 ans au lieu de 5. Autrement à volume équivalent l’enveloppe annuelle des crédits baisse de 16,7%.
C’est pourquoi le groupe Front National avait déposé 31 amendements proposant de rétablir les enveloppes budgétaires pour le développement économique au niveau de 2017, au contraire d’annuler certaines augmentations de crédits pour l’économie sociale et solidaire afin de ramener également au niveau 2017 par souci d’équité.
La présentation des amendements a duré deux heures et demie, pendant lesquelles la majorité et l’UDC ont rivalisé de mauvaise foi dans leurs réponses respectives.
D’abord Nicolas Forissier (UDC, député de l’Indre) qui accuse le FN de vouloir augmenter l’emprunt pour financer ses amendements.
Réponse cinglante de Michel Chassier : « il faudrait apprendre à compter ! Au total nos amendement permettent au contraire de diminuer le recours à l’emprunt d’un peu plus de 7 millions d’euros !«
Puis c’est au tour de Dominique Roullet, 7e vice-Président délégué à l’Aménagement du territoire et au numérique, de répondre au sujet d’un amendement visant à diminuer les crédits des contrats d’Agglomération d’un montant correspondant aux dépenses « d’animation et d’accompagnement de la politique de la Ville ». Perdant quelque peu son sang froid, il se lance dans la tirade habituelle au sujet du Front National qui « n’aime pas les immigrés », nous accusant en plus de ne pas connaître la politique de la Ville.
Nouvelle réponse de Michel Chassier (en résumé) : « Je suis un élu local depuis 1995 et dans une ville comme Blois je connais parfaitement la politique de la Ville et tous ses acteurs : ambassadeurs du PRU, correspondants de quartiers, correspondant de nuit etc… De plus j’ai vécu plus de 20 ans dans un quartier réputé « sensible » et classé en ZUS, quartier prioritaire… en subventions. » Après cela, on n’a plus entendu Dominique Roullet.
Au fil des amendements l’UDC se range résolument aux côtés de la gauche, dommage que l’homme qui se dit de la « droite forte » était absent, nous auriuons aimé voir ses réactions.
Puis c’est au tour de Harold Huwart, 5e vice-Président délégué développement Économique, à l’économie sociale et solidaire et à l’agriculture, ex PRG désormais « En Marche » de critiquer globalement nos amendements : « ils ne représentent 0,05% du budget, alors qu’à l’assemblée l’opposition présente des amendements qui remettent en cause % du budget ! » Une telle méconnaissance de la Loi de Finance et du Budget de l’Etat est proprement stupéfiante, comme l’a rappelé Michel Chassier : « seul un député en Marche peut soutenir de telles inepties ! » Heureusement que Harold Huwart n’est pas député… il a raté la marche.
L’ensemble du débat sera prochainement accessible en vidéo sur le site de la Région et sur celui du groupe FN CVL.
Pour finir, nous avons décidé de retirer notre 31ème amendement, car l’UDC en avait déposé un seul, mais qui reprenait notre 31ème, encore que le nôtre était plus équilibré.
Du coup c’est Fanny Pidoux (PS) qui s’est étonnée de voir l’UDC aller au-delà des propositions du FN, puisqu’il s’agissait de supprimer 450 000 euros pour la « Démocratie permanente », alors que nous nous avions supprimé seulement 250 000 euros considèrant qu’une partie des crédits étaient fléchés sur des actions en faveur de l’égalité (hommes-femmes, handicap etc…)
Mais on l’a compris, cet amendement n’était qu’une posture destinée à justifier une abstention de l’UDC, qui n’avait donc rien à redire au budget de la Région.
Il est vrai que les médias avaient déjà qualifié Guillaume Peltier de « 14ème vice-président » de la Région.
Retrouvez les interventions de nos élus sur le site du groupe FN-CVL.