11èmes assisses internationales du journalisme à Tours : la chasse aux dissidents ?
La Nouvelle République annonce aujourd’hui (12/03/2018) un retour de confiance des Français pour les journalistes.
Quand on connaît les commanditaires du sondage et la manière de poser les questions, il est permis de douter du résultat.
D’autant que le sujet central de cette article est la fameuse chasse aux « fake news », c’est à dire littéralement aux « fausses informations ».
Bien sûr les fausses nouvelles, les rumeurs, la désinformation ont toujours existé.
Mais le développement d’Internet et des réseaux sociaux a eu pour effet d’amplifier et d’accélérer leur diffusion.
Toutefois, les moyens existent déjà pour combattre ces fausses nouvelles dès lors qu’elles portent un préjudice à des personnes ou à des institutions.
Il existe en effet la loi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse, qui s’est d’ailleurs durcie au fil du temps.
Cette loi sanctionne d’une amende de 45 000 euros «la publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler.» (art 27).
Depuis le début des années 2000, sont également punis d’un an emprisonnement et de 15 000 euros d’amende, ceux qui, d’après l’article L97 du Code électoral, «à l’aide de fausses nouvelles, bruits calomnieux ou autres manoeuvres frauduleuses, auront surpris ou détourné des suffrages,» sans oublier les différents types de sanctions que réserve le Code pénal à ceux qui font circuler de fausses informations, comme par exemple visant à faire croire à un attentat, à un détournement d’avion ou pour influencer sur les cours d’entreprises en bourse.
C’est pourquoi le Front National est opposé à cette nouvelle loi tout à fait superflue sur les « fake news » qui reviendrait à instituer une véritable censure, nous l’avons déjà évoqué (voir notre article du 06/01/2018).
On voit en réalité que la crainte du pouvoir et de certains médias est de perdre le contrôle de l’information, c’est bien cela qu’ils cherchent à rétablir.
Or, qui sera habilité a distinguer une vraie d’une fausse nouvelle ? Les mêmes médias qui ne sont pas les derniers à délivrer parfois – souvent ? – une information faussée, incomplète, orientée. On peut le constater tous les jours sur de nombreux sujets.
On l’a vu encore aujourd’hui, où des dizaines de médias « officiels » ont relayé avec gourmandise le communiqué d’un individu qui prétendait être le propriétaire de la marque « Rassemblement national ». La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, sans la moindre vérification, avant que Front National ne rétablisse la vérité, obligeant les médias à rectifier, honteux et confus.
Un beau sujet de débat pour les 11èmes assises du journalisme, non ?
Le vrai sujet pourtant devrait être la liberté de la presse, mais il suffit de regarder qui contrôle les médias pour comprendre que ce débat est impossible.
Comme depuis quelques dizaines d’années (de Mitterrand à Macron), on veut nous faire croire que de nouvelles lois sont fabriquées pour notre bien, en omettant sciemment de dire qu’elles existent déjà à un mot ou une virgule près. Mais pendant qu’on en parle, on ne s’intéresse pas à autre chose. Cette « nouvelle » loi anti fake news est un bel écran de fumée qui nous aveugle sur bien d’autres sujets.
ces journaleux seraient-ils juge et partie ?