Actualité, Région Centre-Val de Loire, Société

Mai 68 : la fac de Droit d’Orléans, village Gaulois.

68-moutonsMoutons un jour, moutons toujours.
Notre ami Daniel Fraczak, conseiller régional d’Indre et Loire twittait ce matin :

« Mai 1968… les jeunes sont dans la rue
Mai 2018… les retraités seront dans la rue
Ce sont les mêmes… toute la vie ils se seront fait avoir…« 
Depuis quelques jours les médias ont commencé la célébration du mai 68.
Une rappel des faits nous semble utile, car nous allons avoir droit pendant au moins deux mois à un bobardement médiatique massif.
Aujourd’hui nous ferons un zoom sur le Faculté de Droit et des Sciences économiques d’Orléans, avec le témoignage de Michel Chassier.
« Lundi 6 mai 1968. Grèves et occupations se multiplient dans les grandes facs parisiennes et gagnent la province. Le 3 mai la Sorbonne a été évacuée par les forces de l’ordre. A compter du 6 mai les syndicats étudiants, les syndicats enseignants du supérieur et quelques mouvements d’extrême-gauche – que l’on nommera bientôt les « gauchistes » – appellent à une grève générale et au blocage de toutes les universités.
A Orléans, le premier cours du lundi matin, à 8 h 40, sera un test pour savoir si les étudiants et les professeurs suivent la grève.
Avec les étudiants qui reviennent de week-end, le « grand amphi » de 400 places, encore en préfabriqué à l’époque, n’est pas toujours rempli.
Mais cette fois-ci, on sent que l’ambiance est électrique, l’amphi est plein à craquer, on y trouve même des étudiants qui n’ont pas cours à cette heure mais qui sont venus voir l’ambiance.
Et le premier professeur qui doit – ou non – assurer son cours est François de Fontette. Il avait coutume de se présenter comme un disciple de Gabriel le Bras, un proche de Jacques Ellul, bref un homme de la gauche modérée, un brin libertarien. L’esprit de mai 68 n’était pas fait pour lui déplaire.
Pourtant cela ne l’empêchait pas de pratiquer un enseignement très classique, il portait toujours sa toge à jabot et trois pattes d’hermine, et déclamait son cours magistral, sans omettre les citations latines. A un étudiant qui lui avait fait remarquer qu’il n’avait pas appris le latin, il fit cette réponse cinglante : « n’importe quel enfant de huit ans, moyennement doué, devrait être capable de comprendre le latin ! »
Il est vrai qu’à cette époque déjà son enseignement déclinait.
Son cours s’intitulait « Histoire du droit et des institutions de l’Antiquité à nos jours ».

Voilà pour camper le personnage qui se présente donc ce lundi 6 mai face à cet amphi bondé, sans pouvoir présumer de la réaction des étudiants. Car c’est bien elle qui allait déterminer la suite des événements : si les étudiants se mettaient en grève, les professeurs suivraient.
Le suspense fut de courte de durée. Dès l’entrée du professeur dans l’amphi, tous les étudiants se lèvent et applaudissent longuement.
Le message est clair, François de Fontette comprend qu’il doit faire cours.
Par la suite, tous les cours et travaux dirigés furent assurés à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques d’Orléans, jusqu’à la date prévue, le vendredi 24 mai.
Ensuite la majorité de 1500 étudiants rentrent chez eux pour réviser avant les examens prévus début juin.
Mais c’était sans compter sur une petite cinquantaine d’étudiants de gauche et d’extrême gauche qui ont fait entre eux une assemblée générale et décrété la grève des examens ! Une décision prise par 3% des étudiants, ce qui en dit long sur la démocratie des A.G. et la représentativité des « gauchistes ».
Dans le chaos général gagnant le pays, l’administration s’est incliné devant ce diktat, d’autant plus que la grève de la SNCF pouvait rendre difficile les déplacements.« 
Nous reviendrons sur d’autres aspects locaux et anecdotes concernant mai 68, loin de la légende et de l’hagiographie officielle.

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