Attaque chimique à Douma : un nouveau Timisoara ?
Macron est-il un menteur ou un naïf ? La France ne doit pas frapper la Syrie sans preuves et sans mandat international.
La suspicion d’une attaque chimique à Douma, dans la dernière poche djihadiste de la Ghouta tenue par les extrémistes de Jaych el Islam, annonce une nouvelle phase de la guerre menée contre la Syrie par une coalition menée par les Etats Unis.
Donald Trump veut frapper vite et fort, sans attendre qu’il y ait une enquête. Craindrait-il tant que ses conclusions viennent contredire sa présentation des faits ?
Quant à M. Macron il déclare que la France s’apprête à frapper des sites d’armes chimiques syriens. Mais ces sites ont été inspectés dès 2013 et en théorie toutes les armes chimiques ont été détruites. Si la France avait connaissance de stock cachés, pourquoi ne pas avertir l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, (OIAC) qui est libre de circuler en Syrie et donc d’aller vérifier sur place ?
Parce que les Etats-Unis et les vassaux, la fameuse « coalition », avait simplement besoin d’un casus belli afin de poursuivre leurs objectifs dans cette région du Proche-Orient. Après avoir détruit l’Irak, ils veulent détruire la Syrie, au minimum la diviser en créant dans le nord-est un état sunnite destiné pour séparer les états chiites et bien sûr contrôler le pétrole.
Le problème c’est que cette fois les « preuves » d’une attaque chimique sont plus fragiles que jamais.
Certes des images ont été diffusées dans le monde entier, mais pour les spécialistes elles ne prouvent pas grand chose.
Les premiers experts qui ont pu se rendre sur place n’ont pas retrouvé la moindre trace de produits chlorés, que les hopitaux n’ont pas reçu de blessés présentant des symptômes d’intoxication chimique, qu’il s’agisse de produits chlorés ou d’organophosphorés, qu’on ne sait pas où sont passés les corps des « 40 ou 50″ victimes annoncées etc…
Enfin tout simplement comment ne pas se demander à qui profite le crime ? Pourquoi le gouvernement légal syrien, en voir de libérer la dernière porche de résistance de la Ghouta, après avoir négocié avec les derniers groupes combattants, se serait-il ainsi tiré une balle dans le pied ?
C’est totalement invraisembable.
Il y a suffisamment de doutes pour qu’une enquête soit menée, ce que le gouvernement Syrien et ses alliés acceptent, mais les Etats Unis préfèrent frapper d’abord.
Tout cela rappelle bien sûr le montage de Timisoara ou la fameuse « preuve » brandie par Colin Powell à l’ONU pour justifier l’invasion de l’Irak en 2003.
Il disait regretter dans une autobiographie en 2013 où il expliquait avoir été trompé par la CIA.
Trump est-il également trompé ou bien agit-il en toute connaissance de cause ? Difficile à dire.
Et notre petit Macron, naïf et inexpérimenté, est-il lui aussi intoxiqué par les « services » où bien connaît-il la vérité ?
Veut-il simplement se donner une stature internationale ? Ce n’est pourtant pas en s’alignant inconditionnellement sur les USA qu’il va restaurer l’image de la France. Est-ce l’occasion de faire oublier une fronde intérieure qui monte dans le pays ?
Un article du Figaro le dissuade de se lancer dans cette aventure, dont il ne mesure certainement pas bien les conséquences.
Mais alors que la France intervient déjà sans mandat international sur le territoire d’un Etat souverain, elle commettrait en bombardant la Syrie sur la base d’accusations fabriquée par les islamistes, un crime de guerre.
Encore une fois les Français peuvent regretter d’avoir élu un tel personnage entièrement manipulé par ses commanditaires, alors que Marine Le Pen aurait su, dans cette circonstance, gérer cette crise dans le respect du droit international et des intérêts de la France.
Mise à jour du 12/04/2018 : après avoir menacé Trump temporise et Macron attend les ordres. Mais ce matin, Douma a été libérée par l’armée syrienne. Les enquêteurs internationaux peuvent donc se rendre sur place pour faire leur enquête, ce qui devrait logiquement suspendre les frappes en attendant le résultat des investigations. Frapper sans attendre les preuves serait un aveu qu’il s’agissait bien d’une mise en scène.
Le pétrole, toujours le pétrole