Une « feuille de route » pour le commerce blésois.
Blois n’échappe pas à la règle : depuis les années 70 on a vu se développer rapidement de nouvelles habitudes de consommation avec les centres commerciaux de périphérie : d’abord Blois II, aujourd’hui Cora et la zone commerciale qui l’entoure au nord, puis Euromarché devenu Auchan au sud, avec de nombreuses enseignes qui s’étalent sur Vineuil et Saint Gervais.
En même temps, les grands magasins de centre-ville disparaissent : Nouvelles Galeries et Monoprix.
Progressivement les commerces alimentaires se font de plus en plus rares, les magasins de sports ferment, de même que les drogueries, quincailleries, remplacés par les uns et les autres par les grandes enseignes nationales qui s’installent dans les nouveaux centres commerciaux.
Le commerce traditionnel résiste pourtant : les Langlois, Couppé, Doiteau, Chartin, Crochet, Lépissier, Labbé, et bien d’autres (qu’ils veuillent bien nous excuser) conservent une clientèle fidèle, mais vieillissante.
Car en centre-ville aussi l’heure est désormais aux marques avec pour conséquence le développement de la franchise.
La création de rues piétonnes au début des années 70 a été une première réponse pour redonner au centre-ville un nouveau visage, mais ensuite, pendant 30 ans, la situation a continuer lentement à se dégrader.
Ce sont aussi les cinémas qui ont quitté le centre, un grand nombre de professionnels de santé, le tout contribuant à diminuer la fréquentation et donc le nombre de chalands.
Il faut dire aussi que les problèmes de circulation et de stationnement ont détourné une bonne partie de la clientèle vers la périphérie.
Les élus du Front National, présents dès 1995, ont alerté très tôt et proposé des solutions pour enrayer le phénomène.
Mais ils n’ont pas été entendus.
Jack Lang, Blésois par intermittence, avait d’autres projets. C’est à son époque aussi que s’est mise ne place la ruineuse « politique de la Ville » au profit de la ZUP de Blois, laissant le centre-veille abandonné.
Nicolas Perruchot ne changera pas de politique, poursuivant le « Plan de Rénovation Urbaine » : 243 millions d’euros qui auraient pu être mieux répartis, le Front National n’a pas cessé de le dire.
Quant à Marc Gricourt, il faut attendre la fin de son premier mandat, en 2013-2014, pour qu’il se penche enfin sur la question, avec les travaux d’aménagement « centre-ville Loire », étalés sur près de 5 ans car le budget ne permet pas d’aller plus vite (voir l’article de Mag Centre).
Dans un premier temps il avait imaginé que le fait de repeupler le centre-ville est les quartiers proches en construisant des logements sociaux pour y faire venir une partie des populations de la ZUP allait redynamiser le centre.
Mauvaise pioche, car beaucoup ont des revenus, parfois les minima sociaux, qui les conduisent à faire leurs courses à Lidl ou à Netto, quand ils ne vont pas aux restos du coeur.
Et puis il relance l’idée d’un nouveau centre commercial derrière Saint Vincent, dont on peut se demander s’il est bien pertinent.
Enfin le maire de Blois recrute une « manager du commerce », comme cela s’est fait dans plusieurs villes, afin de triter vraiment les problèmes du commerce en centre-ville.
Beaucoup de temps perdu.
Après une phase d’études, de rencontres et de concertation avec les commerçants, elle vient de présenter sa feuille de route.
On peut regretter que les élus d’opposition l’apprennent par la presse et surtout qu’ils n’aient pas été consultés.
Nous serons donc prudents faute de connaître le détail de cette « feuille de route », mais il n’est pas certain que les premières mesures annoncées soient suffisantes pour inverser la tendance.
Il faudrait également traiter les questions d’accessibilité : la circulation, que les travaux n’ont pas amélioré, le stationnement, la propreté, la tranquillité publique etc… Plus généralement l’attractivité.
Nous aurons l’occasion d’y revenir dès que nous en saurons davantage.
Oui, mais bon, il vaut mieux mal faire les choses et tardivement, que de se tourner les pouces et regarder le centre-ville couler. Un peu comme le Titanic, on le regarde couler, puis on sort les canots de sauvetage et on sauve les plus important à nos yeux, laissant les autres crever comme des chiens.