Les forces de l’ordre du Loir et Cher organisent des exercices de « gestion de crise » en milieu scolaire à Contres ou de réactions face à une « tuerie de masse » à Montoire. Fort bien mais c’est un peu court étant donné la menace qui pèse sur toute concentration de population (la Nouvelle République 29 et 30 novembre 2016).
Certes, il est bon de tirer, partiellement, les leçons de l’attentat du Bataclan, de Nice ou d’ailleurs, où les victimes ont parfois attendu des heures avant l’assaut final et où policiers et gendarmes ne sont pas intervenus de concert et où certains policiers armés, mais pas en service, qui étaient dans le secteur hésitaient à intervenir en raison des règlements sur l’usage des armes hors service. Tout cela doit être faire, bien sûr.
Si nous sommes en guerre, ce qui a été dit par nos gouvernants, il faut prendre les mesures adéquates. Dans toutes les écoles militaires, pour faire le point, l’on apprend (apprenait?) à indiquer où sont les forces amies et les forces ennemies. Il faut donc dire qui est l’ennemi, pourquoi il nous combat et comment il va attaquer, même s’il se distingue par la variété des attaques et même si nous sommes entrés dans une guerre subversive qui inclut la bataille des idées et des consciences en jouant aussi sur les sentiments.
Jusqu’à présent tous les attentats ont été commis par des islamistes et aucun par des bouddhistes, des animistes ou des chrétiens. Il faut le dire et, si les responsables ne le disent pas, la population se méfiera et sentira bien qu’on lui ment, par omission. Par ailleurs, il est certain que si on avertit la population de ce type d’exercice, comme ce fut le cas pour Contres, afin de ne pas l’inquiéter, on retire à l’exercice la spontanéité qui en ferait l’efficacité.
Il faudra préciser ce que les services de l’Etat entendent exactement par « gestion de crise » et par « tuerie de masse ». A combien de morts commence la « tuerie de masse » ? Des termes qui se caractérisent par le flou et l’imprécision, contestables dans la chaîne du commandement et temps de guerre. A force de ne pas nommer les choses ni les faits, on finit par atténuer la capacité de nos compatriotes à alerter, à réagir et à croire ce qui nous est dit officiellement.
A force de voter des lois qui ne sont pas appliquées, la loi n’est plus respectée. On l’a vu avec ce qui s’est passé au Lycée Camille Claudel et où, malgré l’état d’urgence, à l’intercours, les élèves vont fumer une cigarette dehors, devant l’établissement et où les élèves s’exposent ainsi à une « tuerie de masse ».
Ces exercices de Gendarmerie de Montoire ont été réalisés devant les anciens bâtiments de M. Bricolage. Tout un symbole.