Les comices agricoles attirent toujours autant le public, mais aussi les personnalités du monde politique.
En cette période les uns et les autres n’ont pu que souligner les difficultés du monde agricole, ce que la Nouvelle République traduit dans son titre : « l’agriculture, un secteur qu’il faut protéger. » (NR du 10/07/2017)
Protéger ? Mais tous ceux qui sont venus parler de protection sont les mêmes qui condamnent chaque jour le « protectionnisme » !
Sauf il est vrai devant les agriculteurs. Lors d’une rencontre organisée par la FDSEA à l’occasion des législatives, on avait pu entendre plusieurs candidats parler de « protectionnisme raisonnable », alors qu’ils critiquent cette idée lorsqu’elle est défendue par Marine Le Pen !
La vérité c’est qu tous ces ministres et parlementaires qui se présentent en défenseurs de notre agriculture soutiennent à Paris et à Bruxelles toutes les politiques qui conduisent à la mort programmée de l’agriculture française.
Les mots peuvent paraître fort, c’est pourtant bien de cela qu’il s’agit.
Au sens propre avec la terrible explosion des suicides d’agriculteurs, multiplié par 3 en 2016. Selon la Mutualité Sociale Agricole, en 2016, 50% des agriculteurs ont eu moins de 354 € de revenu mensuel, sans perspectives de redressement à moyen terme.
Endettement, conditions de travail difficiles, baisse des aides de la PAC, baisse des cours du lait et de la viande, volatilité des cours pour les céréales, concurrence déloyale, multiplication des normes et des contraintes, le constat est connu de nos dirigeants, mais sans doute moins du grand public, qui n’imagine pas la gravité de cette crise.
Crise qui s’est accélérée avec les intempéries de ces deux dernières années dans notre région : gel tardif des vignes, inondations, sécheresse.
Mais qui donc fait le bon diagnostic et propose de vraies solutions ?
Certainement pas ceux qui sont les premiers responsables de la situation.
Car lorsque nous parlons de mort programmée, il s’agit bien d’une volonté politique visant à en finir avec le modèle agricole français basé sur des exploitations familiales de taille raisonnable au profit d’une concentration en grandes unités de production, propriété d’investisseurs : banques, fonds de pensions, sociétés d’investissement y compris étrangères comme on le voit déjà dans l’Indre avec le rachat de terres agricoles par des investisseurs chinois.
Les élus régionaux FN en formation sur les questions agricoles les 1er et 2 juillet.
Philippe Noyau, président de la Chambre d’agriculture, l’évoque à demi-mot, lorsqu’il rappelle que « sur l’ensemble de la production agricole, 10 % étaient commercialisés en bio et en vente directe, 10 % dans des secteurs de niche et 80 % partaient vers l’export et l’agroalimentaire. »
On se souvient qu’après les intempéries de 2016 le président de la FNSEA Xavier Beulin avait déclaré que certaines exploitations ne résisteraient pas, mais que cela permettrait de conforter les plus importantes qui pourraient augmenter leur surface. On peut difficilement être plus cynique.
Le problème c’est que la taille accentue le problème de la transmission ou de la reprise, d’où l’intervention des sociétés financières, et la fin programmée de notre modèle agricole.
Nos gouvernants ne s’y opposent pas, car cela correspond selon eux à une évolution rendue nécessaire par la mondialisation.
Pour le Front National, notre modèle agricole doit être préservé, mais cela n’est possible que si nous reprenons les commandes, en instituant une politique agricole française (PAF) à la place de la PAC, avec des mesures de soutien aux cours et aux exportations.
Toutes ces questions seront abordées dans le cadre des débats avant le prochain Congrès de mars 2018.
Le 1er week-end de juillet, nos élus régionaux étaient déjà réunis sur le thème de l’agriculture et des politiques agricoles régionales. Une rencontre très instructive, avec les interventions de nos eurodéputés membres de la commission de l’agriculture, Philippe Loiseau et Edouard Ferrand et d’exploitants (producteur laitier, céréalier, viticulteur) dont plusieurs représentants syndicaux.
Nous reviendrons plus en détails sur question fondamentale et nous vous invitons dès maintenant à nous faire part de vos remarques et de vos réflexions.