Non au numérique dans le primaire !
Nous apprenons que Marc Gricourt veut doter les écoliers de Blois de tablettes numériques dès la rentrée 2016. Les écologistes qui ont la chance d’en être informés ne sont pas d’accord. (la Nouvelle République 4/11/2015) Dans la critique raisonnée et motivée de ce projet nous les rejoignons. Cela leur fera plaisir de voir qu’ils ne sont pas seuls face au maire.
Comme eux, nous pensons que le coût ne correspond pas à la capacité financière de notre ville. Comme eux, nous savons que les investissements dans le numérique n’ont pas d’effet positif sur l’amélioration des résultats des élèves. Ce serait même le contraire.
Comme eux, nous pensons que « la surexposition des enfants à des ondes électromagnétiques a des effets sanitaires néfastes sur des enfants ». Les études le démontrent. Comme eux, nous constatons l’impact négatif de la consommation d’écrans (téléphone, télévision, ordinateurs, etc…) pour le développement intellectuel et psychomoteur des enfants.
Et nous ne parlons pas des désordres occasionnés par le numérique en matière de discipline individuelle et collective en classe. De nombreux professeurs pourront vous en parler.
D’ailleurs, l’on pourrait s’interroger sur les raisons pour lesquelles les concepteurs de la Sillicon Valley qui transforment le monde en un environnement totalement technologique, sont si réticents pour diffuser ces applications innovantes auprès de leurs propres enfants. C’est ce qu’a rappelé Nick Bilton, journaliste spécialiste de la technologie auprès du journal américain The New york Times. Il a en effet constaté que l’élite de la Silicon Valley contrôle de manière stricte l’utilisation de la technologie par leurs enfants et les enfants de Steve Jobs n’avaient jamais utilisé un iPad, un des grands succès d’Apple.
Dans la famille d’Evan Williams, un des fondateurs de Twitter, les enfants n’avaient pas non plus de tablettes et la lecture de livres imprimés étaient favorisée. Le rédacteur en chef du magazine de technologie Wired a reconnu qu’il ne tolérait pas d’écran d’ordinateur dans la chambre de ses enfants. Beaucoup de cadres d’entreprises de Google, Yahoo, Apple et eBay ont inscrit leurs enfants dans une école (la Waldorf School) dont la pédagogie ne laisse aucune place à la technologie car, à leurs yeux, elle représente une menace pour la créativité, le comportement social et la concentration des élèves.
Tous les parents, pédagogues, professeurs ou éducateurs vous diront qu’il faut être très prudent en matière de nouvelles technologies. Surtout dans la phase d’apprentissage de la lecture, de la concentration et même de la sociabilité. Les bonnes écoles donnent la priorité à la relation humaine, pas à la machine. La fracture numérique fera que ceux qui n’ont pas de numérique seront favorisés. Les meilleurs élèves sont souvent ceux dont les parents et les maîtres ont détourné leurs enfants de ces « machines à images » durant la phase initiale de leur éducation.
Le souhait du responsable de ce projet à Blois, Benjamin Vétélé, est que l’on se mette autour d’une table pour en débattre. Nous serons heureux de participer à un débat aussi fondamental pour les enfants qui nous sont confiés. Encore faut-il nous y inviter et ne pas limiter la « concertation » aux seuls maires-adjoints !
Ce ne serait plus un « tour de table », mais un « tour de tablette » !